L'industrie du gaz de schiste a déjà utilisé une quarantaine de produits chimiques dans ses opérations de fracturation au Québec, selon le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP), qui n'a pas cependant terminé son analyse de leur impact sur l'environnement.

«Jusqu'à maintenant, on a eu de l'information sur une quarantaine de produits», a dit Isabelle Guay, une spécialiste de l'eau travaillant au service du suivi de l'état de l'environnement au MDDEP.

Mme Guay répondait aux questions des commissaires du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), qui poursuivait hier son étude du «développement durable de l'industrie du gaz de schiste». «L'objectif est d'établir la liste des contaminants qui sont susceptibles d'avoir un impact sur l'environnement, comme on l'a fait pour d'autres industries», a poursuivi Mme Guay.

Mais jusqu'à maintenant, le Ministère est loin de disposer de toutes les informations nécessaires pour terminer son travail. Pour le moment, le BAPE devra donc se contenter d'une information incomplète à ce sujet.

«On veut connaître leur toxicité, leur persistance, leur bioaccumulation, a expliqué Mme Guay. Tout cela permet d'établir s'il y a des produits qu'on veut écarter au départ, et pour les autres, on veut voir s'il y a des solutions à apporter.»

«Actuellement, on a une liste de produits avec des noms chimiques, a-t-elle dit. Il reste à avoir les quantités utilisées et les concentrations.»

«On a aussi besoin de la liste des substances présentes naturellement dans la roche et des produits de dégradation des substances employées. Pour une industrie comme les papetières, on connaît bien tous ces éléments. C'est pour ça qu'on a demandé une liste complète des produits utilisés.»

Selon la responsable des études environnementales au MDDEP, Renée Loiselle, les spécialistes n'ont pas eu le temps de faire leur travail. «On ne manque pas de données, on manque de temps pour les analyser», a-t-elle affirmé en entrevue.