Pour le maire de Saint-Denis-sur-Richelieu, Jacques Villemaire, l'exploitation du gaz de schiste se résume ainsi: «Ces gens-là arrivent chez vous comme un cheveu sur la soupe, ils disent: 'Demain matin, on commence à creuser. Passe une bonne nuit!'»

C'est littéralement ce qui s'est passé dans son village. Depuis environ un an, Canadian Forest Oil était en pourparlers avec un agriculteur de la région pour entreprendre des travaux d'exploration sur sa terre. Sans être informé du détail du projet, le conseil municipal avait donné son aval en adoptant une motion favorable au projet de l'agriculteur. Aucune date n'avait cependant été avancée pour le début du forage.

Le 27 octobre dernier, lors de la séance du conseil municipal, des représentants de l'entreprise ont finalement demandé à rencontrer les élus pour leur parler du projet. Vers 21h, après une heure de discussion, un conseiller municipal leur a demandé quand ils comptaient commencer les travaux. «Ils nous ont répondu: «On commence demain matin à 6h.» On a eu la nuit pour y penser!» lance avec sarcasme le maire.

«Franchement, ils auraient très bien pu ne pas nous rencontrer, ç'aurait été pareil. Et encore là, il paraît qu'on est chanceux. Canadian Forest Oil est réputée pour être une compagnie respectueuse des gens.»