L'industrie des gaz de schiste «semble avoir perdu le contrôle», croit le ministre de l'Environnement, Pierre Arcand.

Après s'être montré rassurant pendant plusieurs mois, le ministre change maintenant de cap. Il s'avoue maintenant inquiet. «Je suis moi-même extrêmement préoccupé par ce qui se passe. Je sens que l'industrie n'a pas le contrôle de la situation.»

M. Arcand a changé de cap après avoir pris connaissance de récentes fuites dans certains puits, dont la plus récente était rapportée ce matin dans La Presse. Il a réagi ce matin, en marge du caucus de pré-session du PLQ à Lac-Beauport.

Il dit même être «extrêmement préoccupé» par ces fuites.

M. Arcand dit même ne plus fermer la porte à un moratoire, tout en disant vouloir attendre le rapport du BAPE, qui sera déposé le 28 février, avant de prendre une décision. «Nous avons toujours été en faveur de cette filière, avoue le ministre. Mais je dois vous dire qu'actuellement, l'industrie ne semble pas avoir le contrôle. Et encore une fois, je veux simplement répéter que les gaz de schiste, cette industrie-là, ça va se faire correctement, ou il n'y en aura tout simplement pas.»

Il ajoute: «Le rôle du gouvernement va être de regarder attentivement ce que le BAPE va nous proposer. Il y a différentes formules qui existent. Il est très clair que nous allons prendre la formule qui sera dans l'intérêt supérieur des Québécois.»

M. Arcand tient tout de même à rassurer en disant que les inspecteurs du gouvernement surveillent les puits d'exploration de gaz de schiste au Québec.

On apprenait récemment que 19 des 31 puits inspectés par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) dégageaient des «émanations de gaz naturel», d'après un document daté du 7 décembre.