Le PQ veut exclure les firmes de génie-conseil et les entreprises gazières de la future étude environnementale stratégique (EES) sur le gaz de schiste. «Ces entreprises pourraient se retrouver en conflit d'intérêts», a justifié sa porte-parole en matière d'Environnement, Martine Ouellet. Selon elle, cela poserait un problème de «légitimité» et créerait une «confusion des rôles». Ces entreprises risqueraient d'être «juge et partie», selon elle.

Mme Ouellet propose donc que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) se charge seul de l'étude. Le seul rôle qu'elle juge acceptable pour l'entreprise privée serait sa participation à une étude technique particulière.

Le BAPE mécontent

Or, le BAPE lui-même s'oppose à la proposition du PQ. Selon sa porte-parole, Diane Paquin, c'est le BAPE qui deviendrait ainsi lui-même juge et partie. Le ministre de l'Environnement, Pierre Arcand, est d'accord. Selon lui, c'est Mme Ouellet elle-même qui sème la confusion. Il rappelle que le rapport du BAPE recommande que le comité soit formé par le gouvernement et soit constitué de scientifiques ainsi que de représentants du provincial, du municipal et de l'industrie. «Et le gouvernement s'en tient à cette recommandation», a indiqué le ministre Arcand. Le comité comptera de 5 à 10 personnes, et sa composition devrait être connue d'ici deux mois, a-t-il ajouté.

Les scientifiques choisis seront-ils indépendants de l'industrie? M. Arcand n'a pas répondu clairement à la question. Il concède que le comité sera formé de gens aux opinions probablement différentes, dont des membres de l'industrie, qui pourraient «avoir intérêt à orienter les travaux». Mais, selon lui, cela ne compromettra pas l'indépendance du processus.

L'entreprise privée avait participé à la récente EES dans l'estuaire du Saint-Laurent. Une firme de génie-conseil avait même piloté l'étude, qui avait été présentée l'automne dernier. Étant donné la limpidité des constats, le gouvernement avait décrété un moratoire permanent sur la zone, sans même mener les consultations publiques qui devaient suivre l'étude.

Association douteuse

Le ministre Arcand a enfin reproché au PQ de s'être associé au militant français José Bové, connu pour son opposition aux OGM et pour avoir saccagé un restaurant McDonald's. M. Bové fait maintenant partie des Français qui s'opposent farouchement à l'exploitation du gaz de schiste.

- Avec La Presse Canadienne