L'Assemblée nationale française a adopté mercredi une proposition de loi interdisant la technique controversée de fracturation hydraulique pour l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste, la gauche dénonçant toutefois une «reculade» par rapport aux ambitions initiales.

La proposition de loi a été adoptée par 287 voix contre 186. Le Parti socialiste avait prévenu qu'il voterait contre si la dernière mouture d'un article relatif à l'abrogation des permis de recherche n'était pas modifiée.

L'exploitation du gaz et de l'huile de schiste par fracturation hydraulique, à l'aide de l'injection de grandes quantités d'eau et de produits chimiques dans les sous-sols, est dénoncée par les écologistes comme étant particulièrement nocive pour les nappes phréatiques.

En France, aucun forage d'exploration n'a encore eu lieu pour évaluer les réserves de gaz de schiste, mais un récent rapport commandé par le gouvernement a chiffré les réserves à «90 ans de notre consommation actuelle» de gaz.

À la suite d'une levée de boucliers des écologistes et des riverains, Paris avait annoncé en avril l'annulation des autorisations déjà données à des projets d'exploration, sans toutefois fermer la porte à une exploitation future des gisements, avec d'autres techniques.

Or, les écologistes réclament l'interdiction pure et simple de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste, et pas seulement celle d'une technique employée.

Le député communiste André Chassaigne, très présent pendant les débats aux côtés de l'élu écologiste Yves Cochet, a estimé que le texte voté laissait «le champ libre aux opérateurs concernés», évoquant «une reculade».