L'évaluation environnementale stratégique portant sur l'exploitation des gaz de schiste suscite déjà la grogne des groupes écologistes, des regroupements de citoyens concernés et de multiples organisations de la société civile.

Une grande manifestation visant à dénoncer cette démarche est d'ailleurs prévue samedi prochain à Montréal, devant le siège social d'Hydro-Québec et les bureaux montréalais du premier ministre Jean Charest.

Cette Évaluation avait été recommandée par le Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE), qui avait conclu à un manque d'information sur cette technologie.

Or, les organisateurs de la manifestation déplorent d'une part que le comité chargé de cette Évaluation environnementale stratégique ne comprenne aucun représentant du public, de groupes environnementaux, d'experts en santé publique ou en agriculture et plusieurs autres. En contrepartie, l'industrie y est représentée, de même que le ministère des Ressources naturelles, considéré comme un promoteur du projet.

Par ailleurs, le mandat de l'Évaluation n'exclut aucune fracturation de la roche, alors que c'est cette technologie qui soulève bon nombre de questions quant aux dommages qu'elle fait subir à l'environnement.

Les organismes contestataires dénoncent également le fait que toute l'activité du comité se déroule dans un secret quasi absolu.

La CSN, qui prendra part à la manifestation, prétend que le PDG de la société albertaine Questerre, une des sociétés intéressées par l'exploitation des gaz de schiste, a déclaré que l'Évaluation représente un exercice plus politique et éducatif que scientifique dont l'objectif est d'apprivoiser les Québécois et la bureaucratie francophone.

Sous le thème «On ne va pas se laisser forer», les manifestants réclameront une présence des citoyens, des écologistes et des experts scientifiques dans le processus qu'ils veulent plus transparent et un arrêt complet de la fracturation en attendant d'en connaître davantage les impacts réels.