L'exploitation du gaz de schiste dans l'État de New York, suspendue depuis plus d'un an à cause des craintes inspirées par la fracturation hydraulique, pourrait reprendre sous haute surveillance si un nouveau projet de réglementation est adopté.

Ce projet très attendu doit être publié vendredi, mais on peut en lire un résumé depuis le 1er juillet. Les experts scientifiques du service de protection de l'environnement de l'État (DEC) y affirment que l'exploitation du gaz de schiste, en particulier par la technique de fracturation hydraulique, ne comporte pas de risque pour l'eau souterraine si les puits sont faits dans les règles de l'art.

La fracturation hydraulique est une façon de libérer le gaz emprisonné dans le roc. De l'eau, du sable et des produits chimiques sont injectés à très forte pression pour faire fendre la roche. Selon le DEC, la couche de roc où se trouve le gaz, à des centaines ou des milliers de mètres de profondeur, est trop loin des nappes d'eau potable pour qu'il y ait contamination.

Malgré ces propos rassurants, le DEC compte demander une étude d'impact chaque fois que le gisement se trouvera à moins de 2000 pieds de la surface (environ 600 m) ou à moins de 1000 pieds (environ 300 m) de la portion inférieure d'une nappe d'eau potable souterraine.

En outre, les risques d'accident en surface sont suffisamment importants pour interdire la fracturation hydraulique dans les régions où les villes de New York et de Syracuse puisent leur eau. L'État de New York propose donc de maintenir le moratoire sur ces territoires, qui représentent environ 15% de la superficie du gisement gazier.

Cela est dû à une particularité bien précise: New York et Syracuse sont approvisionnés par des eaux de surface et n'ont pas d'usine de traitement de l'eau potable.

Le DEC propose aussi d'interdire les activités de fracturation hydraulique au-dessus de 18 nappes d'eau souterraine qui approvisionnent des réseaux municipaux. Mais la portion horizontale des puits de gaz de schiste pourrait pénétrer sous ces zones.

De la même manière, là où il y a des nappes d'eau souterraines importantes, mais non utilisées par des réseaux municipaux, une étude d'impact serait requise avant toute fracturation hydraulique. Une distance minimale de 500 pieds (environ 130 m) devrait séparer tout puits artésien d'une plateforme de forage.

Le DEC n'a aucune inquiétude sur les quantités d'eau qu'utilisera l'industrie gazière. Il estime qu'au maximum, avec le forage annuel de 2460 puits, cela représentera 0,24% de l'eau utilisée dans tout l'État.

Par ailleurs, l'industrie devra prendre des mesures pour diminuer son impact sur la qualité de l'air et les fuites de méthane dans l'atmosphère.

Le texte intégral du projet de réglementation sera publié vendredi afin que le public puisse le commenter. Une nouvelle version sera publiée à l'automne. D'ici là, les entreprises gazières doivent continuer de soumettre une étude d'impact pour chaque projet de forage. Ce projet de mise à jour réglementaire a démarré en 2008.