L'industrie gazière se dit prête à dévoiler publiquement quelles substances elle injecte dans les puits de gaz de schiste, même si elle admet que les entreprises de service qu'elle embauche pourraient avoir des réticences à le faire.

C'est l'un des cinq principes de la liste que l'Association canadienne des producteurs pétroliers, qui chapeaute l'industrie gazière, a publiée hier. Elle dit vouloir les appliquer dans la pratique au sujet de la technique de fracturation hydraulique utilisée dans l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste.

Entre autres, l'industrie dit favoriser «la publication des informations concernant les additifs au liquide de fracturation».

«Nous n'avons rien à cacher», affirme Dave Collyer, président de l'Association.

Cependant, M. Collyer reconnaît ne pas pouvoir parler au nom des entreprises qui louent leurs services aux producteurs de pétrole et gaz. Ce sont elles qui conçoivent les techniques de stimulation de puits et qui font les formulations chimiques des liquides de fracturation. Ce sont aussi elles qui, par le passé, ont invoqué le secret industriel pour ne pas dévoiler ces formulations.

«Nous ne pouvons pas parler directement au nom des entreprises de service, dit M. Collyer. Mais ces principes ont été conçus en consultation avec ce secteur. Et nous croyons que les exploitants peuvent les influencer, par contrat ou autrement.»

La lumière sur l'eau

En outre, M. Collyer affirme qu'il n'y a aucune objection à ce que l'industrie soit soumise à de nouvelles obligations quant à ses rejets à l'environnement.

Plus tôt cette année, La Presse a souligné que les puits de pétrole et de gaz étaient exemptés des exigences fédérales à cet égard. Les rejets liés aux puits n'apparaissent donc pas dans l'inventaire national des rejets polluants colligé par Environnement Canada.

«Nous rapportons déjà beaucoup d'information en vue de cet inventaire et nous n'avons pas d'opposition en principe à faire ces rapports», dit M. Collyer.

L'industrie se dit aussi favorable à ce que sa consommation d'eau soit mesurée et publiée.

«Nous ne croyons pas que notre utilisation d'eau soit un problème réel, mais cela inquiète le public, dit M. Collyer. Si on la mesure, on peut la mettre en perspective. Et c'est aussi important de le faire si nous voulons améliorer notre performance.»

Selon M. Collier, les cinq principes énoncés hier sont très larges, mais ils se traduiront par des directives plus précises. «Par exemple, nous allons adopter des pratiques sur la cimentation et le blindage des puits», dit-il. Il dit que certaines provinces ont déjà des règles très précises et exigeantes à ce sujet.