Avec l'objectif d'obtenir des réponses que l'industrie gazière refuse de lui fournir, une délégation québécoise opposée à l'exploitation et l'exploration des gaz de schiste s'est rendue aux États-Unis pour étudier quelle était la situation de cette région dans ce domaine.

Le groupe s'est dirigé vers la Pennsylvanie vendredi, et dans l'autobus de retour, dimanche, le porte-parole de la délégation, Serge Fortier, considérait que le déplacement leur avait permis d'en apprendre davantage.

La filière schiste existe depuis plus de 10 ans aux États-Unis. Les puits sont en pleine activité et les autorités environnementales et scientifiques ont déjà entre les mains les impacts de l'industrie sur le quotidien des gens vivant à proximité des installations.

Au cours de leur bref séjour, les opposants au gaz de schiste ont pu constater par eux-mêmes les conséquences de cette exploitation.

Ils ont notamment rencontré des citoyens -qui ont participé au film Gasland- composant avec de l'eau contaminée depuis que des puits ont été aménagés sur leurs territoires.

Outre ces citoyens, des professeurs d'université et des médecins leur ont fourni des informations jugées pertinentes pour la suite de leur combat contre l'industrie.

Le groupe Talisman Energy a aussi offert une visite d'une station de compression, un aménagement qui n'a pas encore fait son entrée au Québec, mais qui pourrait apparaître si l'industrie poursuit son essor.

Cet arrêt auprès de membres de l'industrie a laissé les participants de la caravane sur leur appétit.

«Nous n'avons pas été satisfaits, parce que les réponses qu'on souhaite avoir, on ne les a pas eues. On nous a servi encore le même discours», a mentionné Serge Fortier.

La délégation souhaitait en savoir plus, jugeant que le point de vue de l'industrie a été abondamment répandu, mais que l'embellie présentée par les promoteurs gaziers ne saurait traduire fidèlement la réalité.

«Pour nous, c'était un voyage dans le futur. Il y a énormément d'informations que l'industrie refuse ou ne peut pas nous donner. Alors il fallait aller chercher ces informations ailleurs», a indiqué Serge Fortier.

En tout, une cinquantaine de militants et d'élus municipaux ont participé à cette tournée en Pennsylvanie.

«Nous avons aussi confirmé plusieurs éléments au chapitre environnemental, de contamination de l'air et de l'eau. Vous savez, on ne remédie pas à la contamination de la nappe phréatique contaminée, pas plus qu'au tissu social défait par les divisions sociales créées», a-t-il ajouté.

Lundi, ils feront le point devant les médias pour résumer ce qu'ils ont appris.

«Tout le monde doit faire ses devoirs, avant que l'industrie ne s'installe et continue de violer le territoire, parce que nous considérons ça comme un viol. On ne nous a pas demandé de permission et on le fait sans avoir commandé une étude d'impact », a tranché M. Fortier.