Il n'y a peut-être pas eu de gaz de schiste dans l'eau souterraine au Québec, après tout.

L'échantillon d'eau dans lequel on avait détecté du gaz dont la signature chimique était similaire à celle du gaz de schiste ne provenait pas de la nappe d'eau souterraine, mais d'eau de pluie qui s'était accumulée dans le «cellier» du puits.

C'est ce qu'a conclu le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) après avoir obtenu l'information de Talisman Energy, qui avait commandé un test sur cette eau à un professeur de l'Université d'Alberta, Karlis Muehlenbachs.

Talisman Energy avait fait faire les tests pour deux puits, l'un à St-Édouard-de-Lotbinère et l'autre à Gentilly.

Dans une entrevue accordée à La Presse, en décembre, M. Muehlenbachs avait dit que l'eau qu'il avait analysée contenait du gaz, et que ce gaz avait la même signature qu'un autre échantillon qu'on lui avait remis et qui provenait du gisement de gaz de schiste.

Sans savoir précisément où l'eau avait été prélevée, il avait insisté sur la nécessité de faire des tests sur l'eau souterraine partout au Québec avant la mise en exploitation du gisement. Il avait aussi affirmé que les problèmes de fuites de gaz allaient continuer de toucher l'industrie du gaz de schiste.

«Le chercheur albertain a présumé, à tort, que les échantillons reçus provenaient d'un aquifère», a affirmé le MDDEP par communiqué.

Le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, dit avoir «obtenu l'assurance que les échantillons d'eau analysés par un chercheur albertain ne provenaient pas d'un aquifère et qu'on ne pouvait donc conclure à une migration de gaz dans la nappe phréatique».

Hier, M. Muehlenbachs a réitéré que le gaz «venait des grandes profondeurs». «On parle toujours de l'essentiel, a-t-il dit à La Presse. On parle de puits qui fuient.»

Il s'est défendu en affirmant avoir toujours dit qu'il ignorait précisément l'origine de l'échantillon d'eau qu'on lui avait fourni.