La fracturation hydraulique ou «fracking», une technique controversée pour extraire du gaz naturel dans la couche de schiste, n'est pas directement liée à une contamination des nappes d'eau se trouvant près de la surface du sol, selon une étude présentée jeudi.

En fait, nombre de problèmes attribués à cette technique, consistant à injecter à haute pression de grandes quantités d'eau avec du sable et des additifs chimiques, résultent surtout du processus classique de forage comme des malfaçons en cimentant des puits ou d'autres défaillances techniques, a expliqué Charles Groat, directeur adjoint de l'Institut de l'Énergie à l'Université du Texas, principal auteur de ce rapport.

L'étude a aussi conclu que de nombreux cas de contamination résultent d'erreurs de traitement en surface des eaux usées provenant du forage, mais pas du «fracking» en tant que tel.

«Nous n'avons trouvé aucune indication directe que le fracking avait contaminé les nappes d'eau souterraines», a-t-il dit devant la presse à la conférence annuelle de l'Association américaine pour l'avancement de la science qui rassemble 8000 chercheurs à Vancouver du 16 au 20 février. M. Groat a précisé, en réponse à une question, que cette étude n'avait pas été financée par l'industrie.

«La plupart des problèmes cités dans le développement des gaz de schiste et qui ont un impact sur l'environnement se produisent en surface ou près de la surface du sol», a insisté M. Groat.

Il a cité la présence de gaz naturel dans l'eau destinée à la consommation et qui peut s'enflammer, une activité sismique provoquée par la fracturation hydraulique ou le risque d'émission de méthane, un gaz à effet de serre.

Mais il a concédé l'insuffisance des données scientifiques permettant de comprendre et d'évaluer ces problèmes.

«Notre objectif dans ce rapport était de fournir aux décideurs une base pour élaborer des réglementations appropriées qui assurent un développement responsable de l'exploitation des gaz de schiste... de faire le tri entre les faits et la fiction», a-t-il dit.

Selon lui, le gaz naturel de schiste «bouleverse la donne énergétique» dans le monde.

Les États-Unis ont ainsi des réserves prouvées permettant potentiellement de satisfaire leurs besoins pendant 110 ans grâce aux avancées technologiques dans la fracturation hydraulique horizontale, selon le Département américain de l'Énergie.

Plus de 3000 forages ont été effectués en Pennsylvanie au cours des six dernières années et 15 000 dans le nord du Texas, selon les chiffres de l'industrie.

Mais face aux risques et incertitudes suscitées par cette technologie dénoncés par les groupes de protection de l'environnement, plusieurs États, comme celui de New York, ont suspendu par précaution les autorisations de forage.

La fracturation hydraulique est interdite en France.