L'industrie a beau inviter le Québec à prendre des «risques calculés» pour exploiter les hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent, comme l'a fait cette semaine Lucien Bouchard, elle profite d'une loi fédérale qui limite sa responsabilité à 30 millions en cas d'accident.

«On voit à quel point les risques des entreprises sont limités, dit Danielle Giroux, porte-parole de la Coalition Saint-Laurent. Juste aux Îles-de-la-Madeleine, la pêche rapporte 50 millions par année et le tourisme 80 millions. Ce sont les populations qui assument les risques.»

C'est une loi fédérale encadrant les activités pétrolières extracôtières de Terre-Neuve qui fixe cette limite de responsabilité.

La limite s'appliquerait si un accident survenait au moment du forage exploratoire dans le gisement potentiel Old Harry.

Lundi soir, Lucien Bouchard a dit au sujet des projets extracôtiers qu'il fallait avancer prudemment, mais qu'il fallait aussi être prêt à «prendre des risques intelligents et calculés» et ne pas être «peureux».

Selon Mme Giroux, rien ne permet aux populations du Golfe de bien déterminer à quels risques ils s'exposent si les forages démarrent dans le golfe du Saint-Laurent, surtout en regard de la catastrophe dans le golfe du Mexique. «Juste pour le tourisme, ils ont eu pour 20 milliards de dommages en trois ans», dit-elle.