Si le Québec peut être touché par une secousse sismique, celle-ci a peu de risques d'être d'une ampleur comparable à celle que vient de connaître le Japon.

La côte est du Canada peut en effet voir des séismes d'une amplitude comprise entre 6 et 7, mais des secousses plus importantes sont possibles dans l'ouest du pays. Chose certaine, le Canada a adopté des normes de construction adaptées à ces risques. «Il y a des règles de bâtiment très strictes et qui tiennent compte de la possibilité de séismes, surtout pour l'Ouest», dit Fiona Ann Derbyshire, professeure au département des sciences de la Terre et de l'atmosphère de l'UQAM.

Quant à l'accident nucléaire, les risques sont présents, mais différents de ceux que connaît le Japon. «Il y a des risques, mais d'un autre type», croit André Bélisle, président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. La zone de Bécancour, où est installée la centrale nucléaire Gentilly-2, présente beaucoup moins de risques sismiques que la région de Fukushima, au Japon. «Mais il y a ce danger potentiel qu'on ne peut négliger. On est face à une vieille centrale, où des rénovations sont nécessaires depuis longtemps.»

La menace d'accident nucléaire au Japon a suscité, hier, des remises en question sur le nucléaire, notamment en France. Au Québec, l'interrogation est là aussi. «Pourquoi maintenir ces dinosaures en activité? demande André Bélisle. On peut produire de l'énergie propre, renouvelable, sans impact sur l'environnement. Pourquoi prendre tous ces risques alors qu'on a des énergies propres?»

À Bécancour, l'actualité japonaise n'a toutefois pas semé la panique parmi les citoyens, assure le maire de la ville, Maurice Richard. M. Richard rencontrera Hydro-Québec aux côtés d'ingénieurs indépendants. «On va s'attabler avec Hydro-Québec pour discuter de ce qui peut être fait. Je pense qu'il y a beaucoup à apprendre des Japonais.» Bécancour est doté d'un plan d'évacuation, mais, par souci d'amélioration de son système d'alerte, la Ville a récemment lancé un appel d'offres public afin de concevoir un nouveau système pour joindre les citoyens en quelques minutes seulement. «Ici, le phénomène de la centrale est bien connu. Les gens ne sont pas inquiets, ça fait partie de notre vie. C'est une de nos dangerosités, mais nous la gérons de façon unique», assure-t-il.