La Semaine internationale de l'eau (World Water Week) s'est ouverte lundi à Stockholm sur des appels à la mobilisation pour assurer un meilleur approvisionnement en eau à la population mondiale, en particulier dans les villes.

«Plus que jamais, nous avons besoin de nouvelles technologies et de politiques» pour compenser les pénuries en eau qui frappent une proportion croissante de la population mondiale, a déclaré la ministre suédoise à l'aide internationale Gunilla Carlsson, lors de la séance d'ouverture.

«La proportion de pauvres augmente plus dans les zones urbaines que dans les zones rurales (...) Ces zones urbaines sont le foyer de 830 millions de personnes manquant souvent de services basiques en termes d'approvisionnement en eau et d'installations sanitaires», a ajouté la ministre.

Or, ces pénuries représentent «la deuxième cause de mortalité infantile et contribuent à la mortalité des mères», a-t-elle ajouté.

«Dans le même temps, les classes moyennes se développent dans les villes, ce qui conduit à une hausse de la consommation en eau», a rappelé Mme Carlsson.

«L'eau dans le monde urbain» est le thème principal de la Semaine de l'eau, qui rassemble cette année quelque 2.500 délégués venus de 130 pays.

À l'issue de la Semaine, les participants publieront une déclaration destinée à apporter des idées et un soutien à la conférence de Rio de Janeiro sur le développement durable, organisée par les Nations unies en juin 2012, 20 ans après le sommet de la Terre dans cette même ville brésilienne.

En juillet 2010, l'Assemblée générale de l'ONU avait adopté une résolution déclarant que l'accès à une eau potable, salubre et propre est un «droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l'Homme».

Toutefois, un an plus tard, «1,6 milliard de personnes vivent dans des zones déjà en proie à une pénurie d'eau et on pourrait rapidement arriver à deux milliards si rien ne change», souligne le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) dans un rapport publié lundi en collaboration avec l'Institut international de gestion de l'Eau (IWMI).

«Les préoccupations liées à l'eau en zones urbaines augmentent, et pas uniquement dans les pays en voie de développement. Regardez Londres, qui s'est dotée d'une usine de dessalement de l'eau de mer, ou encore l'Espagne, à cause d'un climat plus dur», a déclaré à l'AFP Henri Bégorre, le président du Partenariat français pour l'eau, une plate-forme qui regroupe tous les acteurs français du domaine de l'eau intervenant à l'international.

«Les investissements (dans les infrastructures, ndlr) n'ont pas suivi le rythme de l'urbanisation», a regretté dans un discours le directeur exécutif de l'Institut international de l'eau de Stockholm, Anders Berntell. Selon lui, le fait que 70% du PIB mondial soient générés par les villes permet d'espérer des solutions.

Mais, a-t-il averti, «les stratégies à venir ne doivent pas être limitées aux villes pour éviter des tensions avec les zones rurales».

Le rendez-vous suédois permettra également aux participants de préparer une conférence sur l'eau, l'énergie et la nourriture, qui aura lieu à Bonn (Allemagne) en novembre 2011, et le Forum de l'eau à Marseille (France) en mars 2012, qui suivra celui d'Istanbul en 2009.