La lutte contre un incendie qui a détruit en quatre jours 11 500 hectares d'un parc naturel du sud du Chili, a progressé samedi grâce à un répit climatique, tandis qu'un jeune Israélien a été inculpé, et laissé en liberté, pour une négligence à l'origine du sinistre.

Une bruine persistante, des vents en forte baisse par rapport aux rafales de 100 km/h ces derniers jours, ont permis de freiner l'avance de l'incendie, qui depuis mardi soir a consumé environ 5% de la surface du Parc Torres del Paine, un écrin de nature à 3000 km au sud de Santiago.

Près de 600 pompiers, militaires, agents forestiers, qui luttent contre l'incendie du Parc national Torres del Paine, ont réussi «à contrôler trois des six foyers de l'incendie», a signalé le président Sebastian Piñera dans un message sur son compte Twitter en début de soirée.

«Nous espérons contrôler bientôt un quatrième foyer, et commencer aussitôt la tâche de redresser le parc», a-t-il ajouté.

Outre l'aide de la pluie, le répit des vents a permis aux pompiers de se rapprocher du feu, et l'appui d'hélicoptères «qui ont pu combattre le feu depuis les airs, pour la première fois», a souligné le ministre de l'Intérieur Rodrigo Hinzpeter.

Le Parc Torres del Paine, un sanctuaire de glaciers, de lacs, de forêts et de steppe, visité par 100 000 touristes par an, et considéré comme un des plus beaux parcs d'Amérique du Sud, est en proie depuis mardi à l'incendie, qui ronge un relief granitique accidenté, d'arbres et d'arbustes.

Roten Singer, un touriste israélien en de 23 ans, a été déféré devant un procureur de Puerto Natales, à 3100 kilomètres au sud de Santiago. Il s'est vu notifier son inculpation, «pour le moment, une violation de la loi forestière», a déclaré le procureur en chef de cette région, Juan Melendez.

Selon le procureur cité sur la radio locale Radio Natales et des médias à Santiago, le jeune homme a reconnu avoir brûlé du papier hygiénique. «Du papier a été incendié dans un parc naturel et s'est mal éteint», a précisé le procureur.

Le jeune homme encourt pour cette infraction entre 41 et 60 jours de prison, ainsi qu'une amende de 80$ à 300$, «une peine légère», a souligné Melendez. Il lui a été ordonné de ne pas quitter la région pendant la durée de l'enquête.

Le suspect avait été arrêté samedi au terme d'une enquête de police auprès de témoins et visiteurs du parc. «Il serait le seul à avoir un rôle» dans le déclenchement du sinistre, a indiqué le procureur de Puerto Natales Ivan Vidal, sur radio Cooperativa.

Sur le terrain, les prévisions météo étaient de nouveau mauvaises pour dimanche, plus encore lundi. Aussi le feu «est, et va demeurer sur les prochains jours un incendie violent, dangereux et difficile à contrôler», a mis en garde Hinzpeter.

Le parc, d'une superficie de 230 000 hectares, a été fermé jeudi soir, 48 heures après le début de l'incendie, et 700 personnes au total évacuées, principalement des touristes et employés d'auberges. Le parc restera fermé tout au long de janvier.

La ministre de l'Environnement Maria Ignacia Benitez a annoncé samedi que le gouvernement saisirait la justice contre les éventuels responsables, en vue de dédommagements pour dégâts à l'environnement.

«Ce peut être accidentel, le plus probable est que ce soit accidentel», a-t-elle déclaré sur la Radio Bio-Bio. «Il est impossible de suivre à la trace chaque visiteur du parc, (donc) la responsabilité est la leur».