Le gouvernement de l'archipel des Bahamas a adopté mardi une loi qui interdit toute forme de pêche au requin dans ses eaux territoriales, offrant une protection supplémentaire à la quarantaine d'espèces qui les fréquente.

Les Bahamas se présentent comme une destination de choix pour ceux qui désirent plonger en compagnie de requins.

Les militants écologistes se sont réjouis de cette nouvelle loi. Ils réclamaient une nouvelle protection pour les animaux depuis qu'une entreprise locale avait annoncé qu'elle envisageait d'exporter de la chair et des nageoires de requins vers Hong Kong.

L'interdit s'applique à quelque 630 000 kilomètres carrés d'océan autour de l'archipel, où on retrouve une des populations de requins les plus diversifiées de la planète. La pêche à la palangre y est interdite depuis plus de 20 ans, mais les pêcheurs commerciaux pouvaient toujours capturer des requins à l'aide de méthodes moins populaires.

Les amendes pour une capture illégale de requin ont été gonflées, passant de 3000 $ US à 5000 $ US.

Le requin bordé, le requin-taureau et le requin-tisserand comptent parmi les espèces les plus courantes aux Bahamas, où les touristes contribuent quelque 78 millions $ US à l'économie chaque année.

La nouvelle loi interdit aussi la vente, l'exportation et l'importation de la chair de requin.

Le groupe écologique Pew Environment Group estime que quelque 73 millions de requins sont tués chaque année pour assouvir l'appétit insatiable de l'Asie pour la soupe aux nageoires de requins.

Le fils cadet du commandant Jacques Cousteau, Pierre-Yves Cousteau, avait milité en faveur de la nouvelle loi et a applaudi son adoption.

L'archipel des Bahamas est associé de près aux requins. On retrouve sur l'île principale, New Providence, la plage «Jaws», où a été tourné un des films de la série «Les dents de la mer». L'an dernier, les restes d'un plaisancier qui était disparu de cette plage ont été retrouvés dans l'estomac d'un requin-tigre.