Les populations de requins vivant sur la Grande barrière de corail, au large de la côte nord-est de l'Australie, sont en fort déclin, ont affirmé mercredi des chercheurs sur la foi de nouvelles méthodes de comptage.

«Le déclin des populations de requins est très rapide. Nos estimations moyennes font état d'un recul de 6% par an pour le requin-corail et de 9% pour le requin gris de récif», a indiqué le professeur Sean Connolly, de la James Cook University dans la province du Queensland (nord-est).

Ces chiffres ne concernent que l'Australie, les populations de requins dans d'autres mers où la pêche est moins réglementée étant susceptibles d'enregistrer des baisses plus importantes encore.

Les scientifiques australiens fondent leurs résultats sur une nouvelle méthode de comptage prédictive, qui intègre notamment les taux de reproduction et de mortalité. Ces données sont ensuite traitées par des instruments statistiques permettant d'obtenir des projections démographiques à long terme.

Les résultats sont ensuite comparés aux données connues sur les populations de requins dans les zones de pêche, les zones vertes dans lesquelles les bateaux sont autorisés mais la pêche interdite, et les zones roses dans lesquelles la navigation et la pêche sont interdites.

Les analyses donnent des résultats concordants dans tous les cas, selon Sean Connolly.

«Cette approche pourrait être appliquée à un large spectre d'espèces menacées pour lesquelles des estimations directes de mortalité sont lacunaires», a estimé le co-auteur de la recherche, Mizue Hisano.

Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, la Grande barrière s'étend sur environ 345 000 km2 et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. Elle abrite 400 espèces de coraux, 1500 espèces de poissons et 4000 espèces de mollusques.

L'étude a été publiée dans la revue scientifique Public Library of Science (PLoS ONE).