À l'approche des élections québécoises d'avril 2007, le premier ministre britannique de l'époque, Tony Blair, a dépêché à Montréal deux proches conseillers. Leur mission : comprendre comment le Québec était devenu l'endroit au monde où, pour la première fois, l'environnement était le principal enjeu électoral...

Erreur de timing! L'environnement n'a finalement occupé qu'une portion négligeable des échanges. Ce n'est pas donc pas au Québec l'an dernier, mais plutôt au Canada cette année, que l'environnement figurera pour la toute première fois au palmarès des priorités électorales.

En un mot, les Verts n'ont plus l'apanage du vert.

Il n'y a qu'à ouvrir le journal ou regarder le téléjournal pour s'en convaincre : l'environnement a occupé, selon Influence communication, tout près de 20 % du temps accordé à la campagne par les médias québécois. Lors des élections provinciales de 2007? Un peu plus de 1 %...

Il est vrai qu'à la fin des années 1980, l'environnement était d'une grande importance politique, en raison de l'accident de Tchernobyl, du sort de la couche d'ozone, des pluies acides. Mais 20 ans plus tard, cet enjeu prend une place encore plus grande dans les débats électoraux.

Cela s'explique d'abord par l'espace réservé à l'environnement dans les plateformes des cinq grandes formations, ensuite par l'audace de certaines promesses. Tous les partis, sans exception, sont favorables à l'une des deux mesures économiques nécessaires pour lutter contre les changements climatiques, soit la taxe sur le carbone et le système d'échange de permis de polluer (cap and trade).

À croire que les groupes écologistes ont profité des derniers mois pour infiltrer les partis et reformuler leur plateforme à l'encre verte...

«On ne peut pas encore espérer quitter notre carrière de militant écologiste pour aller cultiver notre jardin, mais nous avançons, c'est certain», lance avec le sourire Steven Guilbeault, d'Équiterre.

Il existe cependant une question à 1000 $ la tonne : l'environnement intéresse-t-il les Canadiens à ce point? Autrement dit, un parti qui multiplie les promesses vertes verra-t-elle ses appuis se multiplier également le 14 octobre prochain? Rien n'est moins sûr...

L'environnement est certes un sujet populaire, mais on peut douter que l'électeur, dans la solitude de l'isoloir, pensera aux beaux yeux de la planète. C'est d'ailleurs le pari du Parti conservateur qui n'offre que de molles promesses environnementales, alors que les autres formations en font leur cheval de bataille.

La stratégie de Stephen Harper est claire : on laisse les autres partis se déchirer pour séduire les rares électeurs vert foncé, puis on se concentre sur les autres, beaucoup plus nombreux, qui se situent quelque part entre le vert pâle et le pas-vert-du-tout.

On en donne ainsi juste assez pour pouvoir répondre aux attaques lors des débats télévisés, mais pas plus. On dit oui à un marché du carbone, mais avec de timides objectifs de réduction «d'intensité» des émissions. Oui à une réduction de 20 % des gaz à effet de serre, mais par rapport au niveau de 2005 plutôt que de 1990. Oui à un resserrement de la production pétrolière, mais dans un lointain avenir.

Tous les partis ont compris que les Canadiens exigent aujourd'hui que l'on s'occupe d'environnement. Mais seuls les conservateurs ont saisi que les électeurs n'en font pas une condition essentielle à leur appui.

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Le tramway 2.0

De nombreuses villes européennes ont connu un second souffle au cours de la décennie grâce à l'implantation de circuits de tramway moderne. Au tour du tramway, maintenant, de connaître un second souffle. À Amsterdam, on a décidé de transférer la livraison de marchandises de la route aux rails, mettant ainsi une croix sur les camions au diesel au profit d'un transport totalement électrique. Une fois les boîtes livrées par le tramway, une flotte de petits camions électriques (https://www.citycargo.nl/index_eng.htm) se chargent d'apporter les colis jusqu'à la porte des entreprises. Une inspiration pour Montréal?

Blanc, les toits

Les couleurs claires réfléchissent davantage la chaleur que les couleurs sombres. Et si on peinturait en blanc toutes les toitures des grandes villes de la planète, cela servirait-il de baume aux changements climatiques? Oui (https://www.energy.ca.gov/releases/2008_releases/2008-09-09_cool_roofs.html ) , répondent trois chercheurs californiens dans une étude à paraître dans la revue Climatic Change. Une telle mesure appliquée autour du globe annulerait d'un coup l'effet des gaz à effet de serre émis durant une année entière... à condition que les rues d'asphalte soient refaites en béton, un matériau plus clair. À quand un code vestimentaire clair obligatoire dans toutes les villes du monde?

Courrier du bac

Q : Dans la poubelle ou dans le bac, les ampoules incandescentes?

R : À la poubelle, malheureusement. Bien qu'elles soient théoriquement recyclables, les bonnes vieilles ampoules ne trouvent pas preneur. Le coût du recyclage des ampoules excèdent tout simplement la valeur obtenue pour les matières recyclées, selon Recyc-Québec. La bonne nouvelle, par contre, c'est que les ampoules incandescentes ne contiennent pas de mercure, contrairement à leur version fluocompacte. Le citoyen n'a donc pas à craindre l'impact environnemental de son geste.