Pour aider les centres de tri du Québec victimes de l'effondrement du marché des matières recyclables, le ministère de l'Environnement met sur pied un plan d'évaluation et de relance visant à accroître la qualité du triage.

«J'ai bien compris le message de l'urgence de la situation, je partage le diagnostic des centres de tri, et oui, nous serons partenaires», a affirmé hier à La Presse la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Line Beauchamp.

 

Des délégués du ministère de Mme Beauchamp, du ministère du Développement économique et de Recyc-Québec se sont rencontrés hier matin pour faire le point. Tel que révélé dans La Presse vendredi, la majorité des centres de tri fonctionnent à perte depuis la mi-octobre en raison de l'effondrement du marché des matériaux recyclables. Le contenu des bacs verts s'accumule dans des entrepôts.

Le groupe a convenu de mandater une firme qui visitera d'ici deux semaines les 38 centres de tri de la province. «Nous allons évaluer toutes les options en suivant le principe d'éviter que les matières recyclables entreposées soient dirigées vers des sites d'enfouissement», a indiqué Mme Beauchamp, sans détailler le genre d'aide à court terme qui pourrait être envisagée.

Améliorer la qualité

D'ici six mois, le gouvernement prévoit aider les centres de tri à produire des ballots de meilleure qualité pour satisfaire les demandes des recycleurs du Québec. En effet, l'industrie (dont Cascades) importe une part des matières recyclées, jugeant que des centres de tri québécois offrent un produit de mauvaise qualité.

L'aide de l'État pourrait se traduire par des programmes pour améliorer l'équipement de triage, ou pour encourager l'embauche d'employés supplémentaires dans les centres de tri.

Entre-temps, la situation demeure difficile pour plusieurs d'entre eux. Hier, six municipalités de Lanaudière ont fait valoir qu'elles pourraient être contraintes d'envoyer leurs matières recyclables vers des sites d'enfouissement.

«Si le gouvernement québécois n'aide par les centres de tri aux prises avec un surplus d'inventaire, nous devrons disposer de nos matières recyclables au meilleur coût», a averti Louis Yves Lebeau, président de la Régie de l'Est pour la gestion intermunicipale des matières résiduelles de Matawinie (REGIM). Contrairement à d'autres villes qui ont recours à des centres de tri privés ou à but non lucratif, le REGIM gère lui-même son usine de tri. Celle-ci a cessé ses activités au début de novembre, puisque ses entrepôts étaient remplis à craquer. En attendant, le REGIM fait affaire avec d'autres centres de tri.