Québec annonce un plan pour développer les technologies de l'énergie verte, ainsi qu'une nouvelle équipe qui conseillera la ministre à ce sujet, présidée par l'écologiste Steven Guilbeault.

 Le plan sera doté d'un budget de 8 millions $ sur deux ans, a annoncé vendredi la ministre des Ressources naturelles et vice-première ministre, Nathalie Normandeau, lors d'une conférence de presse à Montréal.

Le plan doit permettre de stimuler les activités de recherche sur les énergies émergentes et même sur les véhicules électriques.

«C'est ouvert aux entreprises privées, aux organismes sans but lucratif, aux universités, de même qu'aux centres collégiaux de transfert technologique, par exemple, au réseau collégial. C'est une enveloppe importante. On s'est rendu compte, malgré tous les outils dont le gouvernement dispose pour soutenir le secteur des technologies vertes ou des énergies émergentes, on s'est rendu compte qu'il y avait un besoin pour toute la dimension liée à la recherche appliquée et à la démonstration», a justifié la ministre Normandeau.

Le plan vise l'énergie éolienne, hydrolienne, solaire, géothermique, hydrogène, la bioénergie, ainsi que les véhicules électriques.

La ministre a pris la peine de souligner qu'il s'agissait de nouveaux fonds, non de fonds existants à même d'autres programmes.

Équipe conseil

Par ailleurs, la nouvelle équipe conseil devra produire un rapport en janvier prochain pour guider le gouvernement dans le choix de ses moyens pour développer les nouvelles énergies.

L'équipe composée de 12 membres sera présidée par Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint du groupe Équiterre.

Le mandat du groupe conseil ne s'étendra pas jusqu'aux grandes orientations gouvernementales, mais il pourra suggérer des moyens, des voies à suivre pour développer la géothermie, par exemple.

«Il y a deux grands objectifs pour le comité: d'abord faire un exercice de revue de la littérature, ce qui se fait autour de nous. Nos voisins ontariens ont un programme très ambitieux au niveau de la petite production renouvelable. Le Manitoba a un programme très ambitieux au niveau de la géothermie. Voir ce qui se fait aux États-Unis et en Europe, voir un peu ce qui se fait et, ensuite, voir quel est le potentiel de différentes sources d'énergie», explique M. Guilbeault.

M. Guilbeault trace un parallèle avec ce qui avait été fait en 2004 avec la cartographie de l'éolien, afin de déterminer les sites les plus propices au Québec, avant qu'on accélère le développement de cette autre source d'énergie.

«Ce qu'on voit déjà, à l'échelle planétaire, c'est qu'il y a énormément de technologies qu'on peut intégrer de façon tout à fait économique où il y a des liens très importants avec ce qu'on peut faire en efficacité énergétique. Je n'ai pas d'idées préconçues; je n'ai pas de recommandations déjà écrites, mais je suis confiant qu'on va pouvoir produire un rapport qui va être intéressant et qui va pouvoir aider le gouvernement à prendre ce virage-là», a opiné l'écologiste.

Le PQ sceptique

Du côté de l'opposition péquiste, le député de Jonquière Sylvain Gaudreault juge «peu crédible» le gouvernement Charest sur les questions d'énergies vertes. Il rappelle que même les actuels projets d'éoliennes, dans certains cas, sont contestés par les communautés locales.

«Le gouvernement essaie de se donner une façade de verdure» avec un plan de 8 millions $ pour des activités de recherche sur les énergies vertes, a déploré le porte-parole du Parti québécois sur les questions d'énergie.

Pour ce qui est de l'équipe conseil, le député Gaudreault juge qu'il s'agit là de gens «de très grande compétence» et espère que la ministre Normandeau saura les écouter.