Il faut s'assurer que le déploiement des centres municipaux de traitement des déchets organiques soit réellement équitable, estime l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) dans un rapport dévoilé aujourd'hui mercredi.

Le Conseil d'agglomération de Montréal veut implanter deux centres de compostage, à Saint-Michel et dans l'Ouest-de-l'Île, ainsi que deux centres de biométhanisation, à LaSalle et à Montréal-Est. Ces installations traiteraient les résidus organiques (surtout des déchets de table), conformément au Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles.

Plus de 500 mémoires et témoignages ont été reçus pendant la consultation sur ce projet.

L'OCPM juge que «deux points portent directement atteinte à l'équité procédurale: le retrait du site de Dorval et le flottement entourant la date d'implantation de l'infrastructure de LaSalle».

L'aspect le plus controversé du projet, l'implantation d'un centre de compostage dans le quartier Saint-Michel, peut aller de l'avant à condition que les règlements actuels en matière de bruits, de poussière et d'odeurs soient maintenus et respectés dans leur intégralité.

L'OCPM souligne l'embarras qu'a causé le «refus tardif» d'Aéroports de Montréal de consentir à la construction d'une usine de traitement à Dorval pour tout l'Ouest-de-l'Île. «L'Office de consultation publique de Montréal a convié ADM à venir expliquer son point de vue à l'audience, mais ADM a décliné l'invitation», déplore-t-on.

Pour prétendre respecter l'équité entre les différents secteurs de l'île, les autorités municipales doivent par conséquent trouver rapidement un autre terrain propice à l'implantation d'une usine dans l'Ouest. Pour la même raison, elle doit aller de l'avant plus rapidement avec l'usine de biométhanisation de LaSalle, afin de ne pas laisser planer la possibilité que tous les déchets soient traités à Saint-Michel et à Montréal-Est.

L'OCPM déplore aussi que l'étude du projet ait été faite sans un «portrait global et intégré de la problématique d'ensemble de la gestion des matières organiques».

Le rapport souligne en particulier qu'il n'y a toujours pas de plan pour faire la collecte sélective dans les immeubles de huit logements et plus, alors qu'ils produisent le tiers des déchets.