Québec se rapproche un peu de la protection de 20% du territoire du Plan Nord d'ici 2020. Le ministre du Développement durable, Pierre Arcand, doit déposer demain un projet de loi pour modifier la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, a appris La Presse. Un chapitre sur le Plan Nord y sera ajouté.

Mais l'engagement du 20% n'y figurera pas, ni celui de protéger 30% supplémentaires de ce territoire d'ici 2035. Le projet de loi définira seulement les modalités de la protection. Les cibles ainsi que les échéanciers seront plutôt inscrits dans la stratégie, qui devrait être dévoilée au cours des prochaines semaines.

En février dernier, M. Arcand et le premier ministre Jean Charest s'engageaient à augmenter la superficie d'aires protégées dans le Nord. L'automne dernier, lors de sa tournée de consultation, le ministre proposait d'en créer 12% d'ici 2020. Cette proposition avait été critiquée par les environnementalistes, tout comme le statut controversé «d'aire de réserve de capital nature», qui n'excluait pas certaines formes de développement et n'était pas conforme aux normes de l'Union internationale de conservation de la nature.

M. Arcand a abandonné cette catégorie et porté à 20% la superficie d'aires protégées qui seront créées d'ici 2020, ce qui a en revanche mécontenté l'industrie et certaines communautés qui en dépendent, notamment au Saguenay. Par contre, dans la forêt boréale, la proportion d'aires protégées demeurera à 12%.

Un certain flou entoure encore la deuxième phase, qui portera le pourcentage de territoires protégés de 20% à 50% en 2035. On ne sait pas si ces superficies auront le statut d'aires protégées. Québec doit bientôt entamer sept projets pilotes à cet égard. Le retour au concept «d'aire de réserve capital nature» n'est pas exclu. Des groupes comme Nature Québec et Greenpeace ont déjà dit craindre que le gouvernement ne protège que les territoires qui n'intéressent pas l'industrie, plutôt que de choisir les zones fragiles à grande valeur écologique.