Le Japon a émis une quantité record de CO2 en 2007, a annoncé mercredi le ministère de l'Environnement, ce qui rend très improbable le respect par l'archipel de ses obligations à l'égard du protocole de Kyoto.

Pour l'année fiscale 2007, allant d'avril 2007 à mars 2008, le pays a émis quelque 1,37 milliard de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), un chiffre en hausse de 2,3% par rapport à 2006.

«L'utilisation croissante d'énergie produite en centrales thermiques, due à une baisse de la production nucléaire, a largement contribué à cette hausse», a expliqué le ministère.

La plus puissante centrale nucléaire du Japon, située à Kashiwazaki-Kariwa (centre), est arrêtée depuis qu'un violent séisme a frappé la région en juillet 2007.

Selon le ministère, la quantité de CO2 émise au Japon en 2007 a augmenté de 8,7% par rapport à 1990, année de référence du protocole de Kyoto, ce qui rend très improbable le respect de ses obligations par l'archipel.

Ce protocole international, négocié dans l'ancienne capitale impériale japonaise en 1997 et qui fixe les grandes lignes de la lutte contre le réchauffement climatique, exige du Japon une réduction de 6% de ses émissions de gaz à effet de serre pour la période 2008-2012 par rapport à ses niveaux de 1990.

Le CO2 est le principal gaz à effet de serre émis sur la planète.

Incapable d'atteindre cet objectif, le Japon est dans l'obligation d'acheter des crédits d'émission de carbone, ou «permis de polluer», aux pays et entreprises qui font mieux que les quotas de réduction alloués dans le cadre de Kyoto.

L'archipel a déjà conclu des accords cadres prévoyant l'achat de crédits carbone, notamment avec la Hongrie et la République tchèque.

Le gouvernement japonais est en train de négocier avec ces deux pays, ainsi qu'avec l'Ukraine et la Pologne, la quantité précise de crédits carbone et les tarifs, selon l'agence de presse Jiji.

Le prix de la tonne de carbone a augmenté de 20 à 30 dollars entre la mi-2007 et la mi-2008, a précisé Jiji. L'ouverture de la période de référence pour le calcul des émissions par rapport à 1990, fixée dans le protocole de Kyoto à 2008-2012, a provoqué une ruée des pollueurs sur les crédits carbone, explique l'agence.