L'amélioration de la qualité de l'air a permis d'accroître l'espérance de vie des habitants d'une cinquantaine de villes américaines d'environ cinq mois en vingt ans, révèle une étude publiée dans le New England Journal of Medicine daté de jeudi.

Selon les travaux de chercheurs de l'Université Brigham Young et de la Harvard School of Public Health, l'espérance de vie moyenne dans ces 51 villes américaines s'est accrue de près de trois ans, de 1980 à 2000, dont cinq mois attribués à une atmosphère moins polluée.

«Une augmentation aussi significative de l'espérance de vie attribuable à une réduction de la pollution est remarquable», souligne le Dr Arden Pope, un épidémiologiste de l'Université Brigham, principal auteur des travaux.

«Non seulement nous avons un air plus propre, ce qui améliore l'environnement, mais en même temps nous améliorons notre santé publique», se réjouit le médecin.

Ces chercheurs ont comparé les modifications du niveau de pollution de l'air de ces villes entre 1980 et 2000 et l'évolution de l'espérance de vie de leurs habitants durant la même période.

Ils ont appliqué des modèles statistiques prenant en compte d'autres facteurs pouvant agir sur l'espérance de vie comme les revenus, la formation, la migration, la démographie et la consommation de tabac.

Dans les villes les plus polluées au début des années 80 et qui ont fait l'objet du plus grand assainissement de l'air, le gain d'espérance de vie de l'habitant moyen a été de dix mois, précisent les scientifiques.

En moyenne, les citadins des 51 villes ont vécu 2,72 années de plus en 2000, dont cinq mois, ou 15% de ce gain, directement liés à la réduction de la pollution.

D'autres études montrent que cet allongement de la durée de vie résulte de la diminution des maladies cardiovasculaires et cardio-pulmonaires, souvent liées à la pollution.

Pour chaque diminution de 10 microgrammes de particules de pollution par mètre cube dans un centre urbain, l'espérance de vie moyenne de ses habitants augmente de plus de sept mois, selon une autre étude.

Durant les années 80 et 90, les niveaux moyens de particules fines en suspension sont tombés de 21 à 14 microgrammes par m3.

Cette recherche a été notamment financée par les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et l'Agence américaine de l'Environnement (EPA).