L'Arctique a pris des airs de pôle sud pour la première fois cette année avec la formation d'un trou géant dans la couche d'ozone.

L'ozone offre une protection contre des rayons ultraviolets, qui causent le cancer de la peau et des cataractes. Le trou observé cette année fait craindre pour la santé des populations des zones tempérées dans l'hémisphère nord.

«Le déclin précipité de l'ozone arctique en février et mars 2011 est le résultat d'une perte chimique d'une magnitude similaire à celle qu'on observait dans l'Antarctique dans les années 80», affirment les chercheurs dans un article publié dimanche dans la revue Nature.

L'hiver plus froid que la moyenne a été un des facteurs qui ont fait que la couche d'ozone a été plus touchée cette année, expliquent les chercheurs.

Les gaz destructeurs d'ozone sont plus actifs avec le froid. La couche d'ozone se trouve dans la haute atmosphère, où, comme effet pervers du réchauffement climatique, on prévoit une baisse des températures.

Cela «soulève la possibilité d'un appauvrissement encore plus sévère» dans l'avenir, affirment les chercheurs.

En avril 2011, le trou dans l'Arctique a exposé des populations dans la zone tempérée de l'hémisphère nord quand il s'est déplacé vers le sud, affirment les chercheurs.

La nouvelle survient alors que le gouvernement fédéral essuie des critiques pour les compressions qu'il a annoncées au ministère de l'Environnement.

Hier aux Communes, le ministre de l'Environnement, Peter Kent, a dit que les conclusions de l'étude étaient «troublantes». «C'est pourquoi Environnement Canada va continuer à surveiller l'ozone», a-t-il dit.

Il s'est défendu par ailleurs de museler les scientifiques de son ministère. Certains membres de l'équipe de surveillance de l'ozone craignent pour leur emploi, selon une série de reportages publiés au cours des dernières semaines par la chaîne Post Media.