(New York) Le chef américain Mario Batali, figure de la gastronomie aux États-Unis accusé par plusieurs femmes d’agressions sexuelles, a été acquitté mardi dans l’un de ces dossiers par un tribunal de Boston.

Le célèbre chef âgé de 61 ans, connu pour son émission télévisée The Chew sur ABC, était accusé par une femme de 32 ans d’avoir profité d’elle, alors qu’ils prenaient des selfies ensemble dans un restaurant de Boston, en la forçant à l’embrasser et en la touchant entre les jambes. L’incident remontait à avril 2017.

« C’est peu dire que M. Batali ne s’est pas couvert de gloire le soir en question », a commenté le juge du tribunal municipal de Boston, James Stanton, lors de la lecture de sa décision, reprise par des chaînes de télévision américaines.

Mais il a aussi souligné que la plaignante avait d’« importants problèmes de crédibilité » et a ajouté que les images sur les selfies ne laissaient pas supposer qu’une agression sexuelle était en cours, avant de déclarer Mario Batali non coupable d’attentat à la pudeur et de violences.

Le procureur du comté de Suffolk, qui soutenait l’accusation, Kevin Hayden, a exprimé sa déception, en soulignant dans un communiqué qu’« il [pouvait] être incroyablement difficile pour une victime de révéler une agression sexuelle », et « encore plus difficile et intimidant » face à « une personne de pouvoir ou une célébrité ».

Né à Seattle, d’origine italienne, Mario Batali était l’une des personnalités les plus populaires de la gastronomie aux États-Unis, grâce à son émission télévisée et à son personnage de bon vivant, reconnaissable à sa queue de cheval et à ses Crocs orange.

Mais une série d’accusations d’agressions sexuelles à partir de 2017 avait terni le succès de ce chef, qui avait investi dans plusieurs restaurants et lieux gastronomiques à New York, dont l’un des temples de la cuisine italienne, la franchise locale de la chaîne Eataly. Depuis, il s’était mis en retrait.

En juillet 2021, Mario Batali et l’un de ses associés avaient accepté de verser 600 000 dollars à une vingtaine d’anciens employés qui avaient porté des accusations de harcèlement sexuel, dans le cadre d’un accord judiciaire devant la procureure générale de New York, Letitia James.