Les boules de crème glacée, c’est divin. Mais aussitôt assorties à des éléments complices gourmands, des plus classiques aux plus déroutants, elles prennent une autre dimension. Y a-t-il une vie au-delà du banana split ? Oh oui, car les crémeries d’ici nous offrent toutes sortes de variations sur le thème de la composition glacée, avec des créations originales ou présentant un goût d’ailleurs. Voici nos découvertes estivales.

Blueboy : feu d’artifice visuel et gustatif

Commander un bol composé chez Blueboy, sympathique glacier de l’avenue du Mont-Royal, équivaut à déclencher un feu d’artifice. Sur une base d’ananas, de melon ou de pastèque se greffent deux sorbets et une crème glacée (tous fabriqués maison) ainsi qu’un déluge de garnitures, comme des brochettes de fruits et de bonbons assortis, des fleurs comestibles (en saison) et d’autres douceurs surprises. La composition à base de melon d’eau est par ailleurs inspirée par le pays d’origine de la propriétaire salvadorienne.

« On s’est inspirés de la sandía loca [la pastèque folle], une préparation de fruits et d’épices populaire au Salvador et ailleurs en Amérique latine, comme au Mexique », expliquent Sandra Valera et Thomas Burthe-Mique, à la barre de l’établissement. Les garnitures ajoutées sont sélectionnées pour entrer en résonance avec le choix du fruit de base et les parfums offerts (ils changent régulièrement : vanille, chocolat, mangue, piña colada, taro, etc.).

Nous avons testé le melon d’eau avec les parfums du moment — Tiger’s Blood (fraise, pastèque et noix de coco), mojito et tourbillon taro/dulce de leche — avec un résultat aussi spectaculaire visuellement que gustativement, grâce aux sorbets particulièrement goûteux. Compter deux ou trois mangeurs pour en venir à bout : c’est un monstre de sucre !

Consultez la page de Blueboy

Iconoglace : iconique Mont-Royal

Photo Catherine Lefebvre, collaboration spéciale

Le Mont-Royal est un ajout récent à l’offre de sundaes de l’Iconoglace, une jeune crémerie qui est déjà une institution dans le quartier La Petite-Patrie. Son prix : 7,75 $ (version régulière) et 8,25 $ (version végane).

La popularité des sundaes d’Iconoglace est à la hauteur de celle de l’établissement de La Petite-Patrie, à Montréal. Devant la demande, la propriétaire Anabelle Bernaki a doublé son offre, portant maintenant à quatre le nombre de sundaes inscrits à l’ardoise, dont le nouveau Mont-Royal (surmonté d’une petite croix en chocolat !), qu’elle a elle-même imaginé en l’honneur de la métropole.

Ceux qui aiment les sundaes cochons (et ils sont nombreux, selon elle) se régaleront de cette composition qui comprend de la crème glacée molle à la vanille Coaticook, trois étages de garniture chaude (fudge, caramel et coulis de beurre d’arachide), entrecoupés d’un étage de biscuit maison aux brisures de chocolat et aux pacanes. Le mont est arrosé d’une pluie de crumble maison arachides, pacanes et bretzel et surmonté d’un morceau de biscuit.

Le sundae est aussi offert en version végane, avec la délicieuse crème glacée molle maison d’Iconoglace. Le mariage entre la crème glacée à la vanille et le coulis au beurre d’arachide, qui est très onctueux, est une révélation. Mais à moins d’avoir une grande tolérance au sucre, on voudra assurément partager.

Consultez le site d’Iconoglace

Bouza : la Syrie élastique

Photo François Roy, La Presse

Crème glacée « élastique » aux parfums moyen-orientaux (achta et eau de rose), barbe à papa finement préparée et éclats de pistaches : ce petit condensé préparé par une crémerie syrienne de Laval vous transporte sur un tapis volant oriental. Son prix : 9,20 $ environ.

Envie de s’aventurer sur les sentiers de nouvelles textures et de parfums moyen-orientaux ? Bouza a ce qu’il vous faut. Dans cette crémerie syrienne fondée en 2018 par deux frères, on fabrique de façon traditionnelle et à la main de la bouza, c’est-à-dire une glace à laquelle des ingrédients spécifiques (salep et mastic) sont ajoutés, lui donnant une consistance élastique et caoutchouteuse.

La boutique lavalloise propose, entre autres, une barquette garnie de deux boules au choix sur un lit de barbe à papa, le tout garni de pistaches pilées. Nous avons opté pour les parfums achta (à base de crème fraîche et délicatement aromatisée à la fleur d’oranger) et eau de rose, deux grands classiques de la gastronomie de cette région du monde. La sensation en bouche est étonnante, mais soyeuse, comme une gomme à mâcher fondante. La barbe à papa, elle, est très délicatement produite, avec de la finesse et du craquant. Un éventail de parfums en rotation, plus classiques, sont proposés (banane, Oreo, amandes, etc.).

Seule petite ombre au tableau : les environs de la crémerie, à la croisée de deux boulevards lavallois vraiment disgracieux. Un petit saut au parc de la Fabrique-Saint-Martin pour y déguster sa découverte sera salutaire.

Consultez le site de Bouza

Gaufres et glaces : tout est dans l’enseigne

Photo Sarah Mongeau-Birkett, La Presse

Une gaufre, de la crème glacée à la vanille, un coulis de chocolat, de la pâte à biscuit, du sucre à glacer, des morceaux de biscuit et un extra de fraises : c’est assez chargé, plutôt classique, mais ça se prend bien en cas de fringale inopinée. Son prix (avec un extra à 1 $) : 12,65 $.

Oui, c’est un déluge de sucre et de calories. Mais garnir une gaufre de crème glacée, la napper de chocolat et saupoudrer le tout de garnitures est un petit écart que l’on peut s’autoriser de temps à autre. Le choix se fait parmi 12 compositions (brownie-caramel, choco-fraise, Nutella-banane, Cookie Monster, etc.), chacune ayant son propre coulis de chocolat belge et ses assortiments. La gaufre, qui maintient le tout ensemble, est cuite sur place, ce qui lui assure fraîcheur et souplesse.

La crème glacée (nous avons opté pour Cookie Monster, avec un extra de fraises) est très classique, mais présentait un bon goût de lait frais — une option végane, non offerte lors de notre passage, est normalement proposée. Pour ceux qui aiment la surenchère de sucre, on peut puiser dans une douzaine de garnitures pour composer sa pyramide cochonne. Classique et copieux, à ne pas dévorer peu avant le souper… Petit plus : la franchise compte plusieurs succursales à Montréal et à Laval.

Consultez le site de Gaufres et Glaces

Botocoin : délice africain

Photo Martin Tremblay, La Presse

Le Botocoin est offert en version classique ou suprême. Ici, six beignets à la cannelle côtoient une crème glacée molle à la vanille, recouverte d’un coulis de fraise et d’arachides. Son prix : 10,35 $ (les prix varient selon les options choisies).

Appelés botokoin au Togo, mikaté au Congo ou encore puff-puff au Nigeria et en Sierra Leone, ces petits beignets ronds frits dans l’huile sont la vedette du bien nommé Botocoin, dans l’est de Montréal. Ouvert l’an dernier, ce petit commerce situé en rez-de-jardin, à quelques pas du Jardin botanique, marie ce dessert traditionnel africain à un dessert traditionnel d’ici : la crème glacée en version molle ou dure.

D’origine togolaise, Emmanuelle, Marie et Victor Ahyi-Sera ainsi que leur mère Lydia Quemun souhaitaient trouver un local pour leur service de traiteur. Ils ont été charmés par celui-ci, mais sa location venait avec la vente du fonds de commerce de la crémerie qui l’occupait. « On a trouvé que c’était un beau défi ! dit Marie Ahyi-Sera. On a voulu faire un clin d’œil au Québec et au Togo et un mélange des cultures culinaires. »

Les beignets sont entièrement faits à la main, selon une technique qui relève de l’art et que la mère a enseignée à ses trois enfants. « On a hérité de la recette de notre grand-mère qui vendait au Togo des botokoins au marché », précise Marie. Ici, on déroge un peu à la tradition en ajoutant aux beignets du sucre à glacer, de la cannelle, du caramel à la fleur de sel ou une tartinade choco-noisettes.

En groupe de 6, 12 ou 24 (pour les familles nombreuses !), ils sont servis chauds, en contraste avec la crème glacée, ce qui fait le succès de ce plat en bouche. Cette union peut être agrémentée d’un coulis de fruits ou de chocolat, d’arachides, de morceaux de barres de chocolat connues ou de biscuits. Nous avons opté pour la simplicité avec des beignets à la cannelle, une crème glacée molle à la vanille nappée d’un coulis de fraise et saupoudrée d’arachides. Un mariage interculturel réussi auquel on souhaite longue vie.

Consultez la page du Botocoin

Juliette & Chocolat : classique gourmand

Photo Catherine Lefebvre, collaboration spéciale

Miss Fraise fait partie de la variété des coupes glacées offertes chez Juliette & Chocolat. Son prix : 13,79 $ pour celle ci-dessus, qui peut combler deux personnes. Le plus petit format se vend 6,99 $.

Pour une coupe glacée plus classique, mais gourmande, on met le cap sur l’une des succursales de Juliette & Chocolat, haut lieu de pèlerinage des amateurs de sucre de la région métropolitaine. Depuis l’an dernier, le restaurant, célèbre pour ses brownies et ses chocolats chauds, accueille la famille Frisson : une sélection de coupes glacées étagées composée de Soeurette Noisette, Miss Fraise, Papa Banana, Mamie Biscuit et Papi Brownie. Offertes en deux formats, elles sont toutes composées d’une crème glacée à la vanille, d’un coulis ou d’une tartinade et d’une touche de croquant. Le tout est surmonté d’une coiffe de crème fouettée.

Nous avons goûté à Miss Fraise, qui rappelle le shortcake avec ses étages de fraises fraîches (nombreuses), sa crème glacée à la vanille, son coulis à la framboise, son crumble croustillant de biscuit Graham et sa crème fouettée. La crème glacée n’est pas exceptionnelle, mais l’ensemble est fort rafraîchissant.

Consultez le site de Juliette & Chocolat