Pourquoi en parler ?
Mon jupon dépasse : je suis une fière résidante de Rosemont. À la recherche d’une adresse où aller en famille un soir de semaine à proximité de la maison, je me suis rappelé l’existence du Elsdale, un joli endroit où je me suis déjà attablée pour le brunch et le lunch, mais jamais en soirée. Un coup d’œil en ligne du côté du menu et j’étais convaincue : des plats de saison, mettant de l’avant les produits et les artisans d’ici, avec inventivité et gourmandise. Prometteur !
Qui sont-ils ?
En septembre, Le Esldale célèbre ses six ans d’existence. Pas de doute, l’endroit qui avait d’abord une vocation café et qui a depuis affirmé son côté buvette a su s’implanter dans les habitudes des gens du quartier, et au-delà, précédé par sa bonne réputation. À l’origine, le projet était porté par Marie-Sarah Gaudet, Joël Fenech et Isabelle Thérien. Le chef Jean-Christophe Amadei, qui a d’abord été un client, puis un employé, s’est joint à eux il y a un peu plus d’un an. Le quatuor se complète à merveille de Marie-Sarah, chef pâtissière, de Joël, qui s’occupe du service à l’avant, et d’Isabelle (comptabilité). Ils sont appuyés dans leur travail par Gaëlle Gauthier-Lapointe, sommelière, et Maxime Lelièvre, gérant de salle, qui est aussi derrière la belle carte des cocktails.
Notre expérience
Un beau mardi soir d’été dans Rosemont. Des gens se prélassent au parc Molson, d’où s’élèvent des notes du piano public où joue un passant particulièrement doué. Au Elsdale, la mignonne terrasse est pleine ; pas de souci, nous serons les seuls clients (pas pour longtemps) à l’intérieur, profitant d’une table donnant sur la grande fenêtre ouverte et la rumeur de la rue Beaubien.
La première page du menu énumère tous les produits et producteurs locaux dans les assiettes et la philosophie de la cuisine : ressources locales, cuisine axée sur les légumes, producteurs qui partagent la même vision écoresponsable. Le Elsdale n’est pas le seul à le faire, mais voilà une bonne pratique qui met la lumière sur ceux qui sont trop souvent dans l’ombre.
La carte est courte, mais néanmoins foisonnante de belles idées. On est au cœur de l’été et la fraîcheur est au rendez-vous. Que choisir entre la salade radis, fraises et rabioles, la mozzarella di buffala avec tomates séchées et poivrons rôtis, le risotto aux morilles ? Toute l’abondance des terres d’ici est au menu, et ça fait saliver !
Notre famille de trois opte pour le partage de plusieurs petits plats. Comme fiston a un amour inconditionnel pour la pieuvre, elle fait partie de notre sélection. Apprêtée à la portugaise façon « a lagareiro », sa cuisson est finalisée dans une huile à l’ail avec des pommes de terre grelots et des olives Kalamata. « C’est excellent ! », s’exclame mon petit foodie.
Au Elsadle, local ne rime pas avec traditionnel, et on aime les inspirations des quatre coins du monde qui se fraient un chemin dans les assiettes.
Les adultes se rabattent sur les crinières de lion de la ferme urbaine Les 400 pieds de champignon, apprêtées façon katsu, une recette japonaise de poulet frit, ici en version végé. Les champignons, tendres mais toujours fermes sous leur panure de panko, sont savoureux, encore plus avec leur sauce banh mi vietnamienne. Une petite salade de carottes et oignons marinés ajoute couleurs et vitamines au plat.
Les accras de poisson sont un peu pâteux en bouche. Leur appareil pourrait être plus léger et leur goût est plutôt fade. On s’intéresse beaucoup plus à la salade de sucrine grillée avec sa vinaigrette « martini » – une composition tout en fraîcheur bien équilibrée avec ses olives vertes, câpres frites et fromage québécois Louis d’Or qui apportent un côté salin – et aux côtes levées de porc BBQ, apprêtées à la coréenne, dont la viande, cuite à la perfection et nappée de sa délicieuse sauce, se détache, juteuse, des os.
L’émerveillement se poursuit au dessert. Autant la tartelette choco-camerises, bien crémeuse, parsemée de noisettes torréfiées, que le pavlova au cassis, où le fruit au complet est mis en valeur et transformé (sorbet, sirop, crémeux de cassis et une huile verte faite avec les feuilles), remportent les faveurs de la tablée. Elsdale, on se reverra !
Dans notre verre
Quelques cocktails bien tournés se fraient une place au menu. À côté des créations du moment, quelques classiques sont aussi proposés. J’ai bien aimé le désaltérant « Smash-moi ta saison », composé de fraises fraîches et d’un sirop, avec liqueur de camerise et vodka. Plusieurs bières de microbrasserie sont de la partie. Côté vin, la sélection est très inspirante ; plusieurs vignobles québécois s’y trouvent (on y a même vu, rareté, une cuvée de la ferme Le Raku, dans le Kamouraska), en bonne compagnie avec des vins d’importation privée bien choisis, majoritairement des domaines qui travaillent en biodynamie.
Prix
Lors de notre passage, les petits plats se déclinaient entre 14 $ et 25 $ ; les desserts coûtent un peu plus de 10 $ et les cocktails tournent autour de 13 $. Il y a du vin au verre à partir de 10 $ et les bouteilles commencent à une quarantaine de dollars.
Bon à savoir
La carte change au gré des arrivages et des saisons et il y a toujours de belles options végétariennes. Le brunch est servi les week-ends et, en semaine, un menu de jour est offert jusqu’à 15 h. L’établissement est facilement accessible aux personnes à mobilité réduite. Le Elsdale ne prend pas de réservation, sauf pour les groupes de 6 à 12 personnes (en soirée seulement, à partir de 17 h).
Le Elsdale est ouvert du mardi au samedi, de 9 h à tard, et les dimanches, de 9 h à 16 h.
2381, rue Beaubien Est, Montréal
Consultez le site du Elsdale