Les Européens rechignent à céder des quotes-parts dans le cadre d'un rééquilibrage du FMI en faveur des pays du Tiers Monde, en dépit de leurs discours sur les nécessaires réformes du Fonds et de leur surreprésentation en son sein, a affirmé un responsable brésilien.

«L'Europe sait qu'elle est surreprésentée, mais elle ne veut pas céder de place au sein du Fonds monétaire international (FMI)», a déclaré Paulo Nogueira Batista, directeur exécutif du FMI pour le Brésil et huit autres pays latino-américains, dans une interview publiée dimanche par le quotidien brésilien O Globo.

«Il est curieux de constater que les discours apparemment progressistes de dirigeants européens pendant la réunion du G20 à Londres, comme celui du Premier ministre britannique Gordon Brown ou du président français Nicolas Sarkozy, ne se traduisent pas dans les faits au sein du Fonds. Ce sont seulement des discours pour la galerie», a affirmé M. Nogueira.

Ce dernier juge la position des Etats-Unis «cohérente» au vu de leur Produit intérieur brut (PIB): «Ils ont une quote-part de 17% au sein du Fonds pour une part de 20% du PIB mondial», a-t-il relevé.

En revanche, l'Union européenne a «un peu plus de 30% en quotes-parts du FMI, une proportion supérieure à son importance (économique) sur la planète», a noté M. Nogueira.

Le G20 a décidé pendant son sommet du 2 avril à Londres de renforcer le rôle du FMI dans la lutte contre la crise économique, de tripler ses moyens financiers et de procéder à des réformes pour une meilleure transparence et représentativité de l'organisation.