L'Organisation mondiale la santé a haussé son niveau d'alerte de 4 à 5, sur une échelle de 6. Cela signifie qu'une pandémie de grippe porcine est imminente et que tous les pays doivent se préparer à y faire face.

L'OMS a réuni son comité des mesures d'urgence mercredi soir pour une rencontre spéciale afin de faire le point sur la situation. «Je rehausse le niveau d'alerte de 4 à 5», a déclaré la directrice générale de l'OMS, la Dre Margaret Chan, au terme de cette réunion.

Cela signifie qu'une pandémie est imminente. «La possibilité d'une pandémie doit être considérée très sérieusement, principalement en raison de la facilité du virus à se répandre dans tous les pays du monde», a ajouté la Dre Chan.

La directrice générale de l'organisation s'est voulue tout de même rassurante. «Le monde n'a jamais été aussi bien préparé à faire face à une pandémie, a-t-elle ajouté. Pour la première fois de l'histoire, nous pouvons suivre l'évolution de la pandémie en temps réel.»

Au cours de la journée, l'organisation avait annoncé qu'au moins neuf pays comptent désormais des cas de grippe porcine, confirmés par des tests en laboratoire.

Mais c'est la situation qui a cours aux États-Unis qui a incité l'OMS à relever son niveau d'alerte. Les autorités dénombraient mercredi soir 91 cas confirmés de grippe porcine, dans 10 États, principalement à New York, au Texas et en Californie.

Un premier décès à l'extérieur du Mexique a aussi sonné l'alarme. Il s'agit d'un bambin de près de 2 ans, originaire de Mexico, qui était en visite chez des membres de sa famille au Texas lorsqu'il est tombé malade au début du mois d'avril. Il est mort dans un hôpital près de Houston lundi soir, à la suite de complications respiratoires.

En plus du Canada, du Mexique et des États-Unis, des cas sont identifiés en Grande-Bretagne, en Espagne, en Israël, en Nouvelle-Zélande, en Allemagne et en Autriche.

19 cas au Canada

Au Canada, on compte maintenant 19 cas de personnes qui ont été infectées par le virus H1N1. L'Ontario a répertorié trois cas supplémentaires mercredi, portant le total à sept dans la province. Trois autres cas ont été identifiés en Colombie-Britannique, ce qui porte le total à six dans cette province.

Ailleurs, quatre cas ont été déclarés en Nouvelle-Écosse et deux en Alberta. Il s'agit d'affections légères dans tous les cas et les personnes affectées récupèrent bien.

Le fait que l'OMS ait relevé son niveau d'alerte ne modifie pas le plan d'action du Canada, a précisé l'administrateur en chef de l'Agence de santé publique du Canada, le Dr David Butler-Jones.

«Cela ne signifie pas de changements dans notre approche. Nous continuons notre surveillance pour trouver des cas d'influenza. (...) Nous avons un plan canadien de pandémie d'influenza, nous le suivons et nous allons continuer d'adapter notre surveillance et nos mesures de prévention selon ce que la situation nous dictera.»

Les autorités mexicaines ont par ailleurs demandé l'aide du Canada pour analyser des cas suspects de contamination à la grippe porcine. Une requête à laquelle le Canada s'est empressé d'acquiescer, a dit la ministre de la Santé, Leona Aglukkaq. Quelque 200 échantillons seront ainsi acheminés au laboratoire national de santé publique, à Winnipeg, aux fins d'analyses.

Pour le moment, le Québec échappe toujours à la grippe porcine. «La situation au Québec est stable. Nous n'avons toujours pas de cas confirmé», a indiqué le directeur national de la santé publique du Québec, le Dr Alain Poirier, lors du point de presse quotidien.

Même si une pandémie semble désormais imminente, le Québec est en mesure d'y faire face, a assuré le Dr Poirier. «Nous augmentons notre niveau de préparation. Nous ouvrons les centres d'urgences des centres de santé et de services sociaux. (...) Nous avons un plan national de sécurité civile et nous procédons à l'activation de plus d'informations, de mises en alerte, pour une série de partenaires dans la population.»

Le laboratoire de santé publique du Québec, situé à Sainte-Anne-de-Bellevue, sera en mesure sous peu de faire les tests pour détecter la présence du virus d'influenza porcine. Actuellement, il faudrait envoyer les échantillons à Winnipeg. Une procédure qui permettra de gagner 24 heures dans la détection de cas potentiels.

«L'autosurveillance des symptômes» et les mesures d'hygiène de base demeurent toutefois les meilleurs outils de prévention, a cependant rappelé le Dr Poirier.