Le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a lancé mercredi une pétition contre la faim dans le monde et appelé à une grève de la faim symbolique, avant un sommet sur la sécurité alimentaire qui aura lieu du 16 au 18 novembre à Rome, siège de l'organisation.

L'objectif de la pétition -sur le site www.1billionhungry.org- est d'apporter «un témoignage symbolique de solidarité avec le milliard de personnes qui ont faim dans le monde», a expliqué à la presse le directeur de l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).

«J'invite un maximum de gens à (la) signer. Chaque clic sera un aiguillon pour que les dirigeants du monde passent de la parole aux actes», a-t-il dit.

M. Diouf a aussi appelé le monde entier à observer «une grève de la faim d'une journée samedi ou dimanche» et précisé qu'il donnerait lui-même l'exemple «pendant 24 heures à compter de samedi matin».

«Il faut des actions concrètes et nous devons être attentifs. Une nouvelle crise alimentaire mondiale ne peut pas être exclue. 31 pays sont en situation de grave insécurité alimentaire, 20 en Afrique et 11 en Asie», a-t-il indiqué.

«Toutes les six secondes, un enfant meurt de faim. Cette immense tragédie n'est pas seulement une atteinte à la morale et une absurdité économique mais elle représente aussi une grave menace pour notre paix et (notre) sécurité collective», a-t-il martelé, rappelant les émeutes de la faim de 2007 et 2008.

«Rappelez-vous, les gens qui ont faim sont aussi et à juste titre des gens en colère», s'est-il exclamé, soulignant que «pour les plus pauvres du monde, la crise alimentaire est loin d'être terminée».

Le directeur de la FAO a annoncé la venue d'«un grand nombre» de dirigeants au sommet de la semaine prochaine. Doivent y participer notamment le pape Benoît XVI, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, les présidents zimbabwéen Robert Mugabe et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

«Eradiquer la faim peut sembler une tâche peut-être utopique (mais) il n'y a aucun pays dans le Tiers-monde en général et en particulier en Afrique qui ne soit pas capable d'assurer sa sécurité alimentaire d'ici les cinq ans à venir», a argué M. Diouf.

Selon lui, 29 milliards d'euros d'aide au développement sont investis dans l'agriculture, soit 17 à 18% de ce que la FAO juge nécessaire.

«Malgré tous nos appels, nous avons vu plus de disponibilité à réagir aux crises, conflits, sécheresses, etc. qu'à affronter les problèmes des producteurs de nourriture», a-t-il affirmé.