L'accident d'avion de la compagnie Yemenia, qui a fait 152 morts en juin au large des Comores, ne s'explique ni par un problème technique ni par une explosion, a affirmé jeudi le directeur du Bureau enquêtes analyses (BEA) qui mène l'enquête technique française.

«La seule chose que nous pouvons dire est qu'il n'y a pas de problème technique sur l'avion ni trace d'explosion», a déclaré Jean-Paul Troadec laissant entendre qu'il s'agissait d'une erreur humaine.

«Nous essayons de convaincre les autorités yéménites qu'elles disposent d'éléments suffisants pour publier un rapport d'étape», a-t-il ajouté. «Nous sommes dans une situation difficile car depuis trois mois, l'enquête est au point mort», a-t-il dit.

«Les enregistreurs de vols sont toujours ici, on les a lus intégralement à l'exception de deux fichiers qui ne sont pas essentiels pour comprendre ce qui s'est passé. La lecture des enregistreurs n'a pas montré de trace d'explosion», a-t-il dit.

Le directeur a indiqué qu'il était exclu de procéder à une nouvelle lecture de ces boîtes noires.

Des 153 personnes à bord de l'A310 de Yemenia qui s'est abîmé le 30 juin, seule une adolescente de 13 ans a survécu.

En septembre 2009, des sources gouvernementales françaises avaient jugé «probable» une erreur de pilotage pour expliquer le crash. Le secrétaire d'État français aux Transports Dominique Bussereau avait cependant démenti «formellement» que le gouvernement français retienne cette hypothèse.