L'Église doit «poursuivre sa collaboration» avec la Justice, «seul moyen de rétablir la confiance», a déclaré vendredi le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, dans une déclaration à Radio Vatican.

«Outre l'attention à porter aux victimes, il faut (...) poursuivre la collaboration avec les autorités civiles, compétentes sur les plans judiciaire et pénal, en tenant compte des spécificités juridiques et de situation dans les différent pays», a-t-il dit.

«C'est seulement de cette façon que nous pourrons reconstruire un climat de justice et de pleine confiance en l'institution ecclésiastique», a-t-il poursuivi.

«La transparence et la rigueur s'imposent», a-t-il ajouté, en reconnaissant les blessures «encore ouvertes» des «offensés» pour lesquels il réclame «paix et vérité».

L'Église est secouée depuis plusieurs semaines par une série de scandales pédophiles commis par des prêtres ou religieux. Toutefois, selon le père Lombardi, «il paraît acquis que le nombre de nouvelles dénonciations d'abus, comme cela se passe aux États-Unis, est en train de diminuer».

En outre, «dans le cadre de l'attention aux victimes, le pape a écrit qu'il était disposé à de nouvelles rencontres avec celles-ci», a déclaré le père Lombardi.

Dans sa lette aux fidèles irlandais, rendue publique à la mi-mars à la suite des scandale de pédophilie qui ont touché ce pays, le pape s'était déjà dit «disposé» à rencontrer les victimes, comme il l'avait fait pour ceux qui ont souffert d'abus similaires pendant ses voyages aux États-Unis et en Australie en 2008.

Depuis, de nouveaux scandales ont éclaté, particulièrement aux États-Unis où Joseph Ratzinger lui-même est accusé d'avoir couvert des prêtres pédophiles lorsqu'il était à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi avant de devenir pape en 2005.

Pour le père Lombardi, «le pape Benoît XVI, un guide sur le chemin de la rigueur et de la vérité, mérite tout le respect et le soutien» reçu de la part des divers secteurs de l'Église catholique face aux mises en cause dont il est l'objet.

Le pape «est un pasteur à la hauteur de la tâche pour affronter avec droiture et rigueur ces temps difficiles où les critiques et les insinuations dénuées de fondement ne manquent pas», a estimé le porte-parole.

Dans le cadre d'«une prévention efficace de possibles abus», il a cité «la formation et la sélection des candidats au sacerdoce».

«Atteindre une saine maturité de la personnalité, y compris sur le plan de la sexualité, a toujours représenté un défi difficile», souligne le père Lombardi, selon lequel «la plus grande fréquence des abus a eu lieu durant la période de la "révolution sexuelle" des dernières décennies».

«Il s'agit de redécouvrir et de réaffirmer le sens et l'importance de la signification de la sexualité, de la chasteté et des relations affectives dans le monde d'aujourd'hui, sous une forme très concrète et pas seulement verbale et abstraite», préconise-t-il.

Enfin, le père Lombardi affirme que certains médias «semblent ne pas avoir travaillé suffisamment» le sujet.

Sans citer nommément la presse américaine, il relève qu'aux États-Unis, par exemple, 62 000 auteurs d'abus sur des mineurs ont été identifiés pour la seule année 2008 alors que «le nombre de prêtres (dans ce pays) est tellement faible qu'il ne peut même pas être pris en considération».