L'Iran a réaffirmé vendredi sa détermination à poursuivre son programme nucléaire et dévoilé la maquette d'une nouvelle centrifugeuse d'une capacité d'enrichissement supérieure à celles dont il dispose actuellement, en dépit des menaces des grandes puissances occidentales.

Les menaces internationales ne feront que «renforcer la détermination de l'Iran», a déclaré le président Mahmoud Ahmadinejad à l'occasion de la journée nationale de l'énergie atomique.

Les Occidentaux qui cherchent à imposer un nouveau train de sanctions internationales contre l'Iran en rétorsion à sa politique d'enrichissement d'uranium «doivent comprendre qu'ils se trompent (...) et que ce type d'action ne fera que renforcer la détermination iranienne», a affirmé le président.

La politique nucléaire iranienne est «engagée dans une voie de non-retour», a ajouté M. Ahmadinejad, réaffirmant que «l'Iran est une nation nucléaire, que ses ennemis l'acceptent ou non».

Le président iranien a par ailleurs réaffirmé que la République islamique était «contre la bombe atomique», critiquant les puissances nucléaires qui se sont dotées de cette arme et défendent désormais la non-prolifération.

«Nous considérons les armes atomiques comme inhumaines», a-t-il affirmé.

Les accusations des grandes puissances nucléaires affirmant que l'Iran cherche à se doter de telles armes visent à «justifier le maintien de leurs stocks» de bombes, a-t-il estimé.

Il a également pointé du doigt, sans le nommer, Israël «qui possède des stocks (d'armes nucléaires) mais est soutenu» par les Occidentaux.

«Si vous voulez la non-prolifération et le désarmement, désarmez-vous et désarmez vos amis», a-t-il lancé aux puissances nucléaires occidentales.

Ces déclarations interviennent alors que les six puissances chargées du dossier du nucléaire iranien (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) ont entamé jeudi des discussions sur un renforcement des sanctions internationales contre Téhéran.

Elles interviennent également peu après l'annonce par Washington d'une nouvelle politique nucléaire ciblant l'Iran et la Corée du nord comme deux pays susceptibles d'être visés par une attaque américaine.

M. Ahmadinejad, qui avait violemment dénoncé mercredi cette menace contre Téhéran, a réaffirmé que «toute main, où que ce soit dans le monde, cherchant à frapper l'Iran, sera coupée».

Nouvelle centrifugeuse

Le président iranien a en outre dévoilé vendredi la maquette d'une centrifugeuse de 3eme génération, d'une capacité d'enrichissement d'uranium six fois supérieure à celles de l'usine de Natanz (centre).

Cette centrifugeuse, dont la construction avait été annoncée en décembre, a été «testée avec succès», et Téhéran espère commencer à la déployer d'ici le printemps 2011, a indiqué le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi.

L'Iran dispose actuellement à Natanz de quelque 8 600 centrifugeuses qui lui ont déjà permis de produire plus de deux tonnes d'uranium enrichi à 3,5%, selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Téhéran a également lancé en mars la production d'uranium enrichi à 20%, déclenchant un tollé des Occidentaux et d'une parti de la communauté internationale qui y ont vu la confirmation de leurs craintes quant aux intentions iraniennes.

M. Salehi a précisé que l'Iran était en train de préparer la production, à partir de cet uranium, du combustible dont il a besoin pour son réacteur de recherche médicale de Téhéran, l'une des principales justifications de Téhéran à la production d'uranium hautement enrichi.