Avec 65 000 abonnés et seulement un gazouillis, le président vénézuélien avait déjà plus d'adeptes hier après-midi sur Twitter que le premier ministre canadien Stephen Harper et ses 50 000 adeptes. Mais il est loin, très loin de battre le président américain, Barack Obama, et ses 3 795 000 abonnés...

Hugo Chavez est le dernier chef d'État en liste à se mettre au microblogage. Hier, à minuit pile, il a envoyé son premier message: «Epa que tal? Aparecí como lo dije: a la medianoche. Pa Brasil me voy. Y muy contento a trabajar por Venezuela. Venceremos!» (Hé, comment ça va? Je suis apparu comme je l'avais dit: à minuit. Je m'en vais au Brésil. Je suis très heureux de travailler pour le Venezuela. Nous serons victorieux!)

 

Il se joint ainsi au club des 100 millions de détenteurs de comptes Twitter dans le monde et celui de la poignée de chefs d'État ou de gouvernement à s'y afficher par tranches de 140 caractères. Le vrai Hugo Chavez, par opposition aux «faux», qui sont nombreux, est connu dans la microblogosphère sous le pseudonyme de «chavezcandanga», et se présente comme le président de la République bolivarienne du Venezuela, «socialiste et anti-impérialiste».

Obama, piètre gazouilleur ?

Comme il est réputé pour ses déclarations franches et colorées, ses interventions sur Twitter seront peut-être moins soporifiques que celles de ses homologues. Le Guardian a noté hier que le président Obama a beau être un formidable orateur, ses gazouillis ne sont pas du même calibre. Stephen Harper ne fait guère mieux: son dernier message, daté du 19 avril, annonce le «lancement de la cinquième Semaine nationale de sensibilisation aux victimes d'actes criminels»...

À noter, à la défense d'Obama, qu'il laisse un de ses collaborateurs alimenter son compte Twitter pour lui... parce que ses pouces sont trop gros pour utiliser le clavier d'un téléphone. C'est du moins la justification donnée à un groupe d'élèves chinois l'an dernier.

Le premier ministre australien Kevin Rudd (919 000 abonnés) semble mêler à la fois les interventions publiées par son équipe et les siennes. Lors d'une visite d'usine, le 22 avril, il a raconté avoir rencontré des ouvriers. «Ces gars font un bon travail et se sont vraiment battus contre la crise économique.» Le premier ministre malaisien Mohd Najib Tun Razak (15 700 abonnés), plus pragmatique, a indiqué mardi qu'il «dînait avec son équipe».

Sur la sellette en Europe pour sauver son pays du naufrage, le premier ministre grec, Georges Papandréou, a peu d'abonnés Twitter (492) et gazouille en langue hellénique seulement. Des messages peu excitants, par contre: hier, il a diffusé un lien pour son discours à une réunion du cabinet.

Peut-être vaut-il mieux, dans ce cas, ne pas faire croire que le chef «pitonne» en personne et confier la diffusion de ses activités à un compte moins personnalisé. C'est manifestement ce qu'ont décidé de faire les Français: une dizaine de faux Nicolas Sarkozy déblatèrent sur Twitter, mais les nouvelles du vrai président ne filtrent que par le truchement du compte de l'Élysée pour les 2200 abonnés. C'est beaucoup moins que Downing Street, bureau du premier ministre britannique, et ses 1,7 million d'abonnés.

Le bureau du président français ne semble par ailleurs pas très enthousiaste à l'égard du microblogage: il a publié six messages en un mois d'utilisation.