Le Québec accueillera, comme le souhaitait le gouvernement de Jean Charest, un forum international sur la langue française en 2012.

Le premier ministre du Québec a souligné hier lors d'un point de presse tenu à l'issue du sommet de la Francophonie qui se tenait à Montreux, en Suisse, que les États participants avaient appuyé l'idée.

Il a indiqué que le forum serait largement ouvert à la société civile et se répéterait aux quatre ans dans la foulée de la publication de nouveaux rapports de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) sur l'état du français dans le monde.

L'exercice doit permettre de mener une «réflexion en profondeur» en vue de déterminer les «gestes à faire pour l'affirmation de la langue française», a souligné le premier ministre.

Le gouvernement canadien avait fait savoir il y a quelques jours qu'il jugeait superflue la tenue d'un tel forum.

M. Charest s'est par ailleurs félicité de l'introduction dans la déclaration finale du sommet de la Francophonie d'un article reconnaissant le rôle des États fédérés pour la mise en oeuvre, dans leurs domaines de compétences, des décisions d'instances internationales, par exemple en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

«Ce qui est de compétence québécoise chez nous est de compétence québécoise partout», a indiqué le politicien, qui parle d'une avancée importante.

Appuis à Haïti

Le Québec a aussi fait adopter une résolution incitant les pays membres à faire plus pour venir en aide à Haïti, qui peine à se remettre d'un tremblement de terre dévastateur.

Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a insisté dans sa conférence de clôture sur l'importance de la solidarité qu'ont manifestée les pays de la francophonie à l'égard d'Haïti. Ottawa a annoncé au cours de la fin de semaine diverses mesures d'aide pour le pays et des États d'Afrique francophone.

Le secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf, qui a été réélu sans opposition pour un autre mandat de quatre ans, a résumé l'esprit de solidarité régnant envers le petit pays antillais en disant, en clôture du sommet, que «tous les francophones sont actuellement haïtiens».

Les pays participants au sommet de Montreux ont par ailleurs souligné dans leur déclaration finale leur volonté de «dynamiser la concertation francophone dans les instances internationales» pour accroître leur influence. En particulier au sein des Nations unies, où ils réclament une réforme du Conseil de sécurité.

Renforcer les droits de la personne

La déclaration finale promet par ailleurs de «renforcer les modalités de mise en oeuvre et de suivi dans toute la francophonie» des dispositions d'une déclaration précédente, dite de Bamako, en faveur de la démocratie et des droits de la personne.

Bien que nombre d'États membres présentent des bilans plus que douteux dans ce domaine, le premier ministre Harper a souligné hier que la francophonie progressait.

La question se posera avec encore plus d'acuité en 2012 au moment de la tenue du prochain sommet de la Francophonie à Kinshasa, en République démocratique du Congo, qui demeure instable après une guerre civile meurtrière.

L'OIF, qui regroupe aujourd'hui 70 États et gouvernements, devrait dans l'intermédiaire se pencher sur ses mécanismes d'élargissement après avoir accepté à Montreux, à titre d'observateurs, cinq nouveaux pays sans lien direct avec la francophonie.

Québec doit participer à un comité qui étudiera les critères d'adhésion à considérer à l'avenir. Il faut faire en sorte que les pays retenus aient un réel «engagement envers la francophonie», a déclaré Jean Charest.