Les femmes ont été célébrées partout dans le monde mardi, au travers de manifestations, discours, colloques ou expositions destinés à mettre en lumière les discriminations dont elles sont victimes ou à souligner leur rôle dans la vie politique et culturelle.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a assuré que les États-Unis allaient saisir l'occasion des changements dans le monde arabe pour défendre la place des femmes dans les transitions démocratiques.

À Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et la vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding, ont quant à elles salué le «rôle crucial» des femmes dans les changements en cours en Tunisie et en Égypte.

En Afghanistan, réputé pour son faible respect des droits des femmes, le président Hamid Karzaï a invité les anciens des tribus et les responsables religieux à promouvoir la lutte contre les violences faites aux femmes, conformément aux principes de l'islam et à la Constitution afghane.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a souligné que la pauvreté était essentiellement féminine dans le pays, prônant une politique d'éradication de la misère «axée sur la femme et l'enfant».

Le président français Nicolas Sarkozy s'est démarqué en exprimant des réserves sur l'utilité d'une telle journée: «l'essentiel, c'est de trouver du travail pour les hommes et les femmes», a-t-il estimé.

En Turquie, plusieurs milliers de femmes ont manifesté pour dénoncer les «crimes d'honneur» et les violences dont elles font l'objet.

Des Palestiniennes ont défilé dans les territoires, pour réclamer l'unité et la fin de l'occupation israélienne, estimant qu'une «partie des problèmes rencontrés par les femmes est la conséquence des ravages de l'occupation israélienne».

Au Japon, la plus importante société de courtage financier, Nomura, a profité du 8 mars pour annoncer la nomination d'une femme comme directeur financier, une première.

Les femmes occupent 20% des postes de direction d'entreprises au niveau mondial en 2011, un taux en baisse sur 2009 où elles représentaient 24% des dirigeants de sociétés, selon une étude publiée lundi.

En Grèce, une association a organisé un «flash mob» sur la place centrale d'Athènes : hommes et femmes étaient invités à stationner immobiles pendant trois minutes pour symboliser ce que serait un monde «sans femmes».

La journée du 8 mars était aussi culturelle en Italie avec les musées publics ou les sites archéologiques ouverts gratuitement aux femmes. Des cortèges étaient prévus à Rome, Milan, Bologne, Florence ou Naples.

En Suède, 2.000 personnes ont défilé dans plusieurs villes avec des poussettes pour rappeler que 1.000 femmes meurent chaque jour dans le monde en accouchant ou des suites d'avortements clandestins.

En Argentine, un sit-in était organisé devant le Congrès à Buenos Aires pour «celles que personne n'écoute» en référence aux femmes victimes de violences conjugales qui n'arrivent pas à faire enregistrer leurs plaintes auprès de la police.

À Londres, la chanteuse Annie Lennox, ancienne égérie d'Eurythmics, célèbre groupe de pop anglais des années 1980, a participé avec les actrices britanniques Cherie Lunghi et Michelle Ryan à une marche le long des rives de la Tamise qui s'est terminée par un rassemblement sur le Millenium Bridge.

En France, de nombreuses associations et fédérations féministes organisaient des débats, expositions, et marches sur les thèmes de la violence conjugale ou des discriminations dans le monde du travail