Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, aurait demandé à Stephen Harper d'empêcher les leaders du G8 d'endosser un État palestinien basé sur les frontières de 1967, a rapporté un journal israélien dimanche.

Le quotidien Haaretz cite un haut représentant israélien, qui affirme que M. Nétanyahou a téléphoné à M. Harper mardi, avant le début du sommet du G8 à Deauville, en France.

Le président américain Barack Obama avait suggéré, dans un discours prononcé plus tôt en mai, de reprendre les négociations d'accord de paix entre Israël et la Palestine en se basant sur les frontières existant en 1967. La déclaration finale du G8 sur le sujet ne comportait toutefois aucune mention des frontières. L'agence Reuters a rapporté que cette omission serait due à l'opposition de M. Harper, une information qu'il n'a pas confirmée ni niée.

Selon Haaretz, le premier ministre israélien aurait affirmé à M. Harper qu'aborder la question des frontières serait nuisible aux intérêts de son pays, en plus d'être perçue comme une récompense pour les Palestiniens.

Le bureau de M. Nétanyahou a simplement indiqué au quotidien que le premier ministre était constamment en contact avec des dirigeants d'autres pays pour «faire avancer le processus diplomatique».

Le journal rapporte également, sur son site Web, que le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a remercié son homologue canadien, John Baird, pour la prise de position canadienne pendant le sommet du G8.

«Le Canada est un véritable ami d'Israël, doté d'une vision réaliste et correcte des choses, et qui comprend que les frontières de 1967 ne correspondent pas aux besoins de sécurité d'Israël ni à la réalité démographique actuelle», a déclaré M. Lieberman à Haaretz, l'un des plus importants journaux israéliens.

Israël a vivement rejeté la proposition de M. Obama de se reporter aux frontières de 1967 pour le relancement des négociations entre Israël et la Palestine. Avec la guerre de Six jours, Israël a conquis militairement Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Le gouvernement de Stephen Harper est un allié loyal d'Israël, bien que le premier ministre a pris soin de ne pas questionner publiquement la proposition de M. Obama pendant le sommet du G8. Il s'était contenté de dire, jeudi, que le discours devait être analysé dans son ensemble.

«Le président Obama a mis l'accent sur une solution à deux États, l'un d'entre eux étant un État juif reconnu comme tel et l'autre, un État palestinien démilitarisé», a-t-il affirmé.

«Je pense que cet aspect, de même que d'autres éléments, sont importants à souligner. Dans son ensemble, la position américaine est très équilibrée et il n'y a aucun doute que le Canada peut l'endosser», a-t-il ajouté.