Le continent américain a clos les festivités de la nouvelle année avec des centaines de milliers de personnes qui ont célébré 2012 à New York, après l'Asie, le Moyen-Orient et l'Europe, qui a tenté d'oublier le temps d'une nuit crise de l'euro et récession.

Les traditionnels voeux des chefs d'État avaient cette année pour plusieurs d'entre eux des connotations électorales, des élections présidentielles étant prévues en 2012 aux États-Unis, en Russie et en France notamment.

À New York, par un temps particulièrement clément, la star de la pop Lady Gaga a lancé à Time square devant des centaines de milliers de spectateurs la boule de cristal multicolore qui descend le long d'un pylône en 60 secondes, une tradition vieille de plus d'un siècle.

L'atmosphère était plus tendue à Los Angeles, où une trentaine de voitures ont été brûlées délibérément, notamment dans le quartier d'Hollywood, et une dizaine d'incendies signalés dans des garages de maisons particulières et un stationnement situé dans un quartier très fréquenté par les touristes.

Au Brésil en revanche, la pluie a contrarié les célébrations à Rio de Janeiro: le tir du feu d'artifice sur la plage de Copacabana a été perturbé par de fortes précipitations.

Auparavant, Londres avait fêté en beauté l'entrée dans l'année des jeux Olympiques, qu'elle accueille en 2012, avec le traditionnel feu d'artifice sur la Tamise qui suit les douze coups de minuit sonnés par Big Ben.

À Moscou, des dizaines de milliers de personnes ont assisté au feu d'artifice de la place Rouge. À Berlin, ils étaient 400 000 aux abords de la porte de Brandebourg pour attendre les douze coups de minuit et fêter la nouvelle année au champagne.

À Paris, 360 000 personnes s'étaient rassemblées sur les Champs-Élysées et près de la tour Eiffel. Et, même si les autorités avaient interdit toute consommation d'alcool dans les rues, touristes et Parisiens ont sorti les bouteilles à minuit.

En Italie, 60 000 personnes se sont retrouvées sur la place Saint-Marc à Venise pour le baiser de minuit. À Rome, 300 000 Romains et touristes ont assisté à un spectacle dans le centre. Toutefois les fêtes et les traditionnels pétards, feux d'artifice et tirs en l'air ont fait deux morts, un homme tué par l'explosion de son stock de fusées, et un autre tué par une balle qui a fait ricochet.

Le pape Benoît XVI a insisté dimanche, dans son message de Nouvel An, sur la nécessité d'inculquer des valeurs morales aux enfants et aux jeunes, pour qu'ils puissent «instaurer la paix».

À Amsterdam, deux marionnettes gonflables géantes de 14 mètres, un homme et une femme habillés en costume traditionnel, ont marché l'une vers l'autre pour s'embrasser à minuit pile sous le regard de milliers de badauds. À La Haye, quelque 10 000 Néerlandais se sont baignés dimanche dans la mer du Nord pour le traditionnel «plongeon du Nouvel An» dans une eau à 8 degrés.

À Vienne, le «Bal de l'Empereur» a ouvert samedi soir dans le palais impérial d'hiver des Habsbourg, la Hofburg, la traditionnelle saison des bals viennois. Le lendemain, le chef d'orchestre letton Mariss Jansons, pour la seconde fois après 2006, a triomphé à la baguette du concert du Nouvel An de l'Orchestre philharmonique de Vienne, concert de musique classique le plus médiatisé au monde et consacré aux valses, polkas et galops de la famille Strauss.

Ces célébrations ont été l'occasion pour l'Europe de tourner la page d'une «annus horribilis» marquée par la remise en cause de la monnaie unique européenne et la menace d'une récession. Dans leurs traditionnels messages de Nouvel An, les dirigeants européens ont appelé leurs compatriotes à relever le défi de la crise.

Le premier ministre grec, Lucas Papademos, a appelé à poursuivre «l'effort (...) pour que la crise ne conduise pas à une faillite désordonnée et catastrophique».

Pour le président français Nicolas Sarkozy, «le destin de la France peut basculer» en 2012. La chancelière allemande Angela Merkel a averti que 2012 serait «plus difficile» que l'année qui s'achève.

Le président italien Giorgio Napolitano a, lui, demandé à ses compatriotes d'accepter les sacrifices pour éviter «l'effondrement des finances du pays».

«L'année écoulée a été une période de grands défis et de grands progrès pour notre pays», a quant à lui déclaré le président américain Barack Obama. «Nous avons mis fin à une guerre et commencé à en achever une autre», a-t-il dit, faisant allusion au départ des soldats américains d'Irak et au conflit afghan.

Au Moyen-Orient, Dubaï a ouvert la nouvelle année par un feu d'artifice grandiose qui a illuminé Burj Dubai, la plus haute tour du monde (828 mètres).

Le printemps arabe, avec la chute des régimes tunisien, égyptien et libyen, était présent dans les esprits au passage de la nouvelle année. Notamment au Caire, où un concert aux chandelles a été organisé sur la place Tahrir à la mémoire des morts du soulèvement de janvier-février.

En Syrie, les militants syriens en faveur de la démocratie ont commencé la nouvelle année avec des manifestations, tandis que dans la province de Hama (centre), un enfant de 7 ans a été dimanche le premier mort de l'année, tué par des tirs des forces de sécurité qui visaient la voiture de son père.

Sur le continent africain, la «bonana», comme on dit à Kinshasa, a aussi été marquée par des violences avec au moins 50 morts dans des affrontements au Nigeria.

Les îles du Pacifique du Sud et la Nouvelle-Zélande avaient été les premiers pays de la planète à célébrer la nouvelle année, suivis de l'Australie avec le feu d'artifice spectaculaire sur la baie de Sydney, devant plus d'un million et demi de spectateurs.

Au Pakistan, où la tradition est de tirer en l'air pour fêter la nouvelle année, trois personnes ont été tuées et une soixantaine blessées par ces tirs.

Au Japon, la fête était au rendez-vous, même si pour beaucoup les célébrations ont été endeuillées par le souvenir de la catastrophe de Fukushima. Et dimanche, un puissant séisme a été ressenti à Tokyo, ravivant les cauchemars de l'année écoulée.