Darren Wilson a témoigné durant quatre heures devant les membres du grand jury qui ont décidé de ne pas l'inculper pour avoir tué Michael Brown. Il n'y a pas de doute que son récit de sa rencontre avec l'adolescent a dû influencer fortement cette décision qui enflammé Ferguson.

Âgé de 28 ans, Wilson mesure 1,93 m et pèse 95 kilos. Il s'est néanmoins senti comme un «enfant» lorsque Brown - 1,93 m et près de 130 kilos - a, selon ses dires, commencé à le frapper par l'ouverture de la fenêtre de son auto-patrouille.

«Quand je l'ai agrippé [pour arrêter les coups], la seule façon dont je peux décrire comment je me suis senti c'est [comme] un garçon de cinq ans qui s'accroche à Hulk Hogan», a déclaré le policier.

Wilson avait tenté de bloquer la voie à Brown et à son ami, Dorian Johnson, avec son auto-patrouille, après avoir été rabroué vulgairement par l'adolescent à qui il avait demandé poliment d'aller sur le trottoir, selon son témoignage. Il avait alors réalisé, toujours selon ses dires, que Brown correspondait à la description du suspect recherché à la suite du vol d'une boîte de cigares dans un dépanneur.

Wilson a raconté avoir conclu que la seule façon dont il pouvait se protéger contre les coups de Brown était de dégainer son arme. Et pendant que l'adolescent tentait de d'emparer de son arme, selon ses dires, il a tiré deux coups de feu. Brown a alors fait un pas de recul et «il m'a regardé avec le visage le plus agressif et intense qui soit. La seule façon dont je peux le décrire, c'est qu'il ressemblait à un démon, c'est dire comment il avait l'air en colère», a dit le policier.

Lorsque Brown s'est éloigné de l'auto-patrouille en courant, Wilson en est sorti pour se mettre à sa poursuite. Selon le policier, l'adolescent s'est peu après retourné et a de nouveau adopté une posture agressive, faisant entendre des «sons semblables à des grognements», selon le policier.

Puis, toujours selon le policier, l'adolescent s'est mis à courir vers lui. Wilson a alors tiré cinq coups de feu.

«À ce moment-là, c'est comme s'il se gonflait pour passer à travers les balles, comme s'il était en colère parce que je tirais dans sa direction, a raconté le policier. Et son visage donnait l'impression qu'il ne me voyait pas, comme si je n'étais pas là.»

Wilson a tiré cinq autres coups de feu, la dernière balle pénétrant le sommet de la tête de Brown.

Des témoins ont confirmé que Brown avait chargé le policier. D'autres ont dit qu'il voulait se rendre et même qu'il avait levé les mains en l'air. On ne connaîtra jamais la version de l'adolescent.

On peut lire le témoignage de Wilson à partir de la page 195 du rapport du grand jury rendu public hier soir par le bureau du procureur du comté de Saint-Louis.