Après avoir dénoncé pendant plus de deux ans l'inconstitutionnalité de la réforme de la santé de Barack Obama, les critiques républicains de cette mesure ont vite trouvé un nouveau cri de ralliement après la décision de la Cour suprême la déclarant constitutionnelle : «C'est une taxe!»

Cette nouvelle attaque découle de l'arrêt écrit par le juge John Roberts, président de la Cour, qui fait reposer la constitutionnalité du «mandat individuel» - l'obligation de souscrire à une assurance maladie sous peine d'amende - sur le pouvoir du Congrès de lever et de percevoir des impôts.

Le journaliste Peter J. Boyer regroupe dans cet article quelques exemples du discours auquel il faut s'attendre des républicains et de leurs alliés d'ici l'élection de novembre. J'en cite deux :

Grover Nordquist, militant anti-taxes influent :

«Le président a été élu sur la promesse maintes fois exprimées qu'il n'augmenterait les impôts d'aucun contribuable gagnant moins de 250 000$ par année. Il est élu, promulgue l'Obamacare, jure qu'il ne s'agit pas d'une augmentation d'impôts. Ok. D'ici l'élection, nous aurons un débat sur le fait qu'Obama a menti pour se faire élire à la présidence. Il a dit qu'il n'augmenterait pas les impôts des gens à faible revenu, et il l'a fait.»

Marco Rubio, sénateur de Floride et colistier potentiel de Mitt Romney :

«Mes amis, il s'agit d'une hausse d'impôts pour la classe moyenne. Et des millions d'Américains ont aujourd'hui un problème avec l'IRS (le fisc américain).»

Reste à voir si Mitt Romney adoptera lui-même ce cri de ralliement. Il a défendu sa réforme de la santé au Massachusetts en déclarant que l'amende imposée à ceux qui ne contractent pas une assurance maladie n'est pas une «taxe mais un incitatif». Il a aussi fait valoir que le coût des services que reçoivent les non-assurés à l'urgence avait pour effet d'augmenter les primes des assurés, ce qui est en soi une sorte de taxe.

Reste aussi à voir si Barack Obama trouvera enfin les mots pour défendre vigoureusement sa réforme, dont plusieurs éléments sont populaires.

En attendant, il ne semble pas faire de doute que le nouveau cri de ralliement des républicains aura un effet aussi mobilisateur que l'ancien chez les militants de ce parti. Il pourrait même faire la différence dans plusieurs élections à la Chambre des représentants et au Sénat.