Le gouvernement a-t-il l'autorisation de torturer n'importe qui au nom de la sécurité nationale et des orientations de sa politique étrangère? Telle est la question pointue que la juge Sonia Sotomayor a posée à l'avocat du gouvernement américain le 9 décembre dernier lorsque la Cour d'appel fédérale du 2nd Circuit a commencé à  réentendre la poursuite intentée par le Canadien d'origine syrienne Maher Arar contre Washington. Choisie par Barack Obama pour remplacer David Souter à la Cour suprême, la magistrate est l'un des 12 juges du tribunal d'appel qui doivent rendre une décision dans ce dossier. Sa position ne manquera pas d'être scrutée autant par les conservateurs que par les progressistes.

Rappelons que Maher Arar a intenté une poursuite contre le gouvernement américain en 2004 à la suite de son arrestation par les autorités américaines à New York, le 26 septembre 2002, et sa déportation en Syrie, où il a été torturé et détenu pendant près d'un an. Il a déjà  reçu les excuses du gouvernement canadien, qui lui a également versé plus de 10 millions de dollars.

L'avocat du gouvernement américain, Jonathan Cohn, avait répondu à la question de la juge Sotomayor par la négative.

(Photo Reuters)