Les Pères fondateurs des États-Unis ont voulu que les élus de la Chambre des représentants soient beaucoup plus sensibles à l'opinion publique que ceux du Sénat. Aussi ont-ils mis sur pied un système électoral qui met l'ensemble des sièges de la Chambre en jeu tous les deux ans, alors que le mandat des sénateurs est renouvelable tous les six ans.

Or si le vote de la Chambre sur le plan Paulson a démontré quelque chose, c'est que l'idée d'une intervention massive de l'État dans le secteur financier est profondément impopulaire au sein de l'opinion américaine. À cinq semaines des élections du 4 novembre, plusieurs élus républicains et démocrates n'ont pas voulu défier leur électorat, comme le note le New York Times dans cet article.

Pour le chroniqueur Steve Perlstein, cette grogne populaire participe d'une incompréhension profonde de la gravité de la crise financière. Je traduis un extrait de son article publié aujourd'hui dans le Washington Post :

Les Américains ne comprennent pas qu'ils font face à la possibilité réelle d'une décennie sans croissance économique en raison de l'éclatement de la bulle de crédit qu'ils ont contribué à créer et qui menace aujourd'hui d'entraîner le système financier mondial.