Burak Erbay, député turc du parti d'opposition CHP, a cassé son téléphone à coups de marteau au parlement pour dénoncer un projet de loi pénalisant la « désinformation ».

Le projet de loi prévoit notamment de punir de un à trois ans de prison la « propagation d'informations trompeuses » et de priver de leur carte de presse les journalistes reconnus coupables de ce délit.

Le Conseil de l'Europe a estimé que ce projet de loi, actuellement examiné par Ankara, constitue une « entrave » à la liberté d'expression, garantie par la Convention européenne des droits de l'homme.

Déposé au parlement par les députés du parti au pouvoir (AKP) fin mai, le projet de loi turc a été adopté en septembre par deux commissions parlementaires.

La semaine dernière, alors que l'examen du texte devant le parlement turc à Ankara débutait, plusieurs associations et syndicats de journalistes avaient protesté, voyant dans le projet de loi une tentative de censure de la part des autorités.

À moins d'un an des élections présidentielle et législatives prévues en juin 2023, le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan tente d'exercer plus de contrôle sur la presse et les réseaux sociaux, estiment des observateurs.

Des ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse en Turquie, qui pointe à la 149ème place sur 180 du classement 2022 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF).