(Bruxelles) L’OTAN a dénoncé mercredi « l’alignement croissant » de la Chine sur la Russie et son soutien à l’économie russe, qui permet à Moscou de compenser les conséquences des sanctions occidentales.

« Nous avons discuté de l’alignement croissant de la Chine sur la Russie, de son soutien à l’économie russe et de l’intensification de leurs activités militaires conjointes dans la région indo-pacifique », a expliqué le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OTAN avec leurs homologues du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.

« Tout cela est très préoccupant », a-t-il estimé.  

Les dirigeants des quatre pays partenaires de la région Indo-Pacifique ont été invités à participer au sommet de l’OTAN organisé en juillet à Vilnius, en Lituanie, a-t-il annoncé.

« Nous suivons de très près ce que fait la Chine et toute fourniture d’aide létale à la Russie serait une erreur monumentale qui aurait de graves conséquences », a-t-il réaffirmé.

Jens Stoltenberg s’est refusé à préciser quelles seraient ces « graves conséquences ». Mais il a rappelé que la Chine a refusé de condamner l’agression de l’Ukraine par la Russie et a conclu un accord de partenariat « sans limites » avec Moscou.

« Le commerce avec la Chine est devenu encore plus important pour la Russie, à cause des sanctions économiques » imposées pour empêcher le Kremlin de financer l’effort de guerre contre l’Ukraine, a souligné le chef de l’OTAN.

« La Chine n’est pas un adversaire, mais lors du sommet de Madrid en juin 2022, les alliés ont jugé que son comportement de plus en plus agressif représentait un défi pour leurs intérêts, leurs sécurités et leurs valeurs », a rappelé Jens Stoltenberg.

Cela rend nécessaire de renforcer les partenariats avec le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, a-t-il souligné.

« À l’heure où Pékin et Moscou s’opposent à l’ordre international fondé sur des règles, il est d’autant plus important que nous continuions à nous serrer les coudes en tant qu’alliés de l’OTAN et avec des partenaires animés du même esprit », a-t-il soutenu.

Le rappel de leur position par les 31 membres de l’Alliance intervient le premier jour d’une visite d’État en Chine du président français Emmanuel Macron visant à renouer le dialogue en face à face avec son homologue chinois Xi Jinping.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell doit se rendre à son tour à Pékin les 13 et 14 avril pour préparer un sommet UE-Chine organisé à Pékin à une date à fixer entre le président Xi Jinping et les présidents des deux institutions européennes.