(Pékin) L’émissaire américain pour le climat John Kerry a assuré mercredi que les États-Unis n’imposaient aucune solution climatique à la Chine, après que Xi Jinping a déclaré que Pékin prendrait ses propres décisions sur la façon de répondre au réchauffement de la planète.

En Chine depuis dimanche pour reprendre le dialogue sino-américain sur les enjeux climatiques, John Kerry a affirmé mercredi que lui et son équipe avaient eu « des réunions extrêmement chaleureuses et productives » avec de hauts responsables chinois, dont aucun n’aurait relayé de préoccupation similaire à celle exprimée par M. Xi.

Le président chinois a prononcé un discours sur l’environnement pendant que M. Kerry se trouvait à Pékin.

« Nous devons prendre nos propres décisions concernant le chemin, les méthodes, le rythme et l’intensité avec laquelle les mettre en place. Personne ne devrait s’attendre à pouvoir exercer une quelconque influence sur nous », a-t-il dit selon l’agence chinoise Xinhua.

Xi Jinping n’a pas mentionné directement les États-Unis ou John Kerry, qui n’était d’ailleurs pas présent lors du discours, a précisé Xinhua.

Interrogé à ce sujet lors d’un appel téléphonique avec des journalistes, le diplomate américain a répondu : « Nous n’imposons rien à personne. Nous suivons la science. »

« Il n’y a pas de politique ni d’idéologie dans ce que nous faisons », a-t-il ajouté.

L’émissaire de Washington a rencontré le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, le premier ministre Li Qiang, ainsi que son homologue chargé des questions climatiques Xie Zhenhua.

PHOTO FLORENCE LO, ASSOCIATED PRESS

L’émissaire américain pour le climat John Kerry et le premier ministre chinois Li Qiang

Aucun des dirigeants que j’ai rencontrés n’a suggéré qu’il y avait une quelconque raison pour laquelle nous ne devrions pas nous coordonner de la manière dont nous le faisons, avec un respect mutuel.

John Kerry

Longue interruption

John Kerry a expliqué avoir évoqué beaucoup de sujets en Chine, après une longue pause des discussions entre les deux puissances sur le climat.

Celles-ci avaient été interrompues l’an dernier après la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, alors cheffe de la Chambre des représentants, qui avait provoqué la colère de Pékin.

Selon l’émissaire américain, les deux parties se sont focalisées sur la meilleure façon de s’assurer que la COP 28, prévue fin 2023 à Dubaï, soit un succès, et sur l’élaboration d’objectifs à proposer en 2025.

John Kerry a dit avoir ressenti une « inquiétude mutuelle » chez les deux plus grands pollueurs mondiaux concernant la situation climatique, tout en reconnaissant que les discussions, bien que « franches », n’avaient pas permis de percées.

La délégation américaine « a réalisé qu’il faudrait encore un peu plus de travail pour ouvrir de nouvelles voies ».

Américains et Chinois ont convenu de se concentrer sur l’accélération de l’intégration des énergies renouvelables dans le secteur énergétique afin de réduire les émissions liées au charbon et de travailler sur les émissions d’autres gaz à effet de serre que le CO2, tels que le méthane, a-t-il détaillé.

Selon John Kerry, les deux parties vont travailler « intensivement » sur ces sujets et d’autres dans les prochaines semaines, avant de se rencontrer à nouveau dans quelques semaines.