(Hodeida) Dix rebelles houthis du Yémen ont été tués dimanche en mer Rouge, après que l’armée américaine a affirmé avoir coulé trois de leurs navires en réponse à des attaques ayant visé un porte-conteneurs d’un transporteur danois.

Le porte-parole militaire des rebelles yéménites, Yahya Saree, a indiqué sur X que dix de leurs membres ont été tués dans « une attaque des forces de l’ennemi américain sur trois bateaux des forces navales yéménites ».

L’attaque a entraîné « la mort et la disparition de dix membres des forces navales », a-t-il ajouté.  

Une source portuaire avait auparavant indiqué que « dix houthis avaient été tués et deux blessés lors d’une frappe américaine sur des bateaux houthis qui tentaient d’intercepter un navire en mer au large de Hodeida », au Yémen.

Les blessés ont été secourus et transportés à l’hôpital et quatre autres personnes ont survécu, selon deux sources portuaires ayant parlé à l’AFP sous couvert d’anonymat.

L’armée américaine avait affirmé plus tôt avoir coulé trois navires des rebelles houthis, après des attaques en mer Rouge d’un porte-conteneurs du transporteur danois Maersk.  

Visés par des tirs houthis, des hélicoptères américains « ont riposté en état de légitime défense, coulant trois des quatre petits navires, et tuant les équipages », avait indiqué le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (CENTCOM) dans un communiqué, précisant que le quatrième bateau avait « fui la zone ».

La marine américaine, a précisé le CENTCOM, répondait à une demande d’assistance du Maersk Hangzhou, un porte-conteneurs battant pavillon de Singapour, du transporteur danois Maersk, victime de la « 23e tentative d’attaque menée par les houthis contre des navires internationaux depuis le 19 octobre ».

Selon le CENTCOM, le bateau avait signalé avoir été touché par un missile. Alors que deux navires américains répondaient à sa demande d’assistance, il a de nouveau été visé par deux missiles balistiques lancés depuis le territoire yéménite contrôlé par les houthis, que l’armée américaine avait abattus.

Le navire n’a pas été endommagé, selon Maersk.  

Depuis le début, le 7 octobre, de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en territoire israélien, les rebelles yéménites ont multiplié les attaques en mer Rouge contre des navires qu’ils estiment « liés à Israël », en solidarité avec les Palestiniens.

Maersk suspend le transit pour 48 h

Il s’agit de la première frappe meurtrière contre les houthis depuis que les États-Unis ont annoncé début décembre la mise en place d’une force navale multinationale chargée de protéger les navires en mer Rouge, par laquelle transite 12 % du commerce mondial, à la suite des attaques répétées des houthis.

Le géant danois du transport maritime Maersk a, dans la foulée de l’attaque, annoncé suspendre pendant 48 heures le transit de sa flotte en mer Rouge.

Ses navires venaient juste de retourner dans la zone, tout comme ceux de l’armateur français CMA-CGM, après le déploiement de la force navale multinationale.

Avec d’autres compagnies, ces géants du transport maritime avaient auparavant suspendu à la mi-décembre le passage de leurs navires dans la zone.

La marine américaine avait abattu jeudi en mer Rouge un drone et un missile balistique anti-navire tirés par les rebelles houthis, proches de l’Iran et qui contrôlent une grande partie du Yémen.

« Les forces navales du Yémen conseillent une fois de plus à tous les pays de ne pas se laisser entraîner dans les plans américains visant à déclencher un conflit en mer Rouge », a encore dit dimanche le porte-parole militaire des rebelles yéménites Yahya Saree, affirmant la détermination des houthis à faire face à « toute agression contre notre pays et notre peuple ».

Washington accuse Téhéran d’aider les rebelles yéménites à mener ces attaques, mais la République islamique a toujours démenti leur fournir des équipements militaires.

Un autre porte-parole des houthis, Mohamed Abdel Salam, a fait état dimanche d’une rencontre avec le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Akbar Ahmadian, « pour souligner l’importance du soutien au peuple palestinien […] et que les peuples de la région doivent assumer cette responsabilité, car l’agression israélienne sur la bande de Gaza est une menace pour tous. »