(Budapest) Le premier ministre hongrois Viktor Orban, de retour des États-Unis, a affirmé que Donald Trump lui avait assuré qu’il « ne donnerait pas un centime » à l’Ukraine — une déclaration que l’équipe de l’ex-président américain n’a pas commentée lundi.

Celle du président démocrate Joe Biden, qui selon toute probabilité affrontera à nouveau le républicain en novembre, ne l’a pas laissée passer, en reprochant dans un communiqué à Donald Trump de « trahir » les alliés des États-Unis.

M. Orban, seul dirigeant dans l’UE à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin malgré l’invasion russe de l’Ukraine, a rencontré vendredi le candidat républicain dans son fief de Floride.

« Il a une vision très claire, avec laquelle il est difficile de ne pas être d’accord. Il dit ceci : tout d’abord, il ne donnera pas un centime dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie » s’il retourne à la Maison-Blanche, a dit le responsable nationaliste dimanche soir sur la chaîne publique M1.

« Si les Américains ne versent pas d’argent, les Européens ne pourront pas financer seuls cette guerre. Et donc la guerre sera terminée », car « il est évident que l’Ukraine ne peut pas s’en sortir par ses propres moyens », a-t-il ajouté.

Le milliardaire a « des plans assez détaillés sur la manière » de ramener la paix, selon Viktor Orban, qui s’est refusé à en dévoiler davantage.

Sollicitée par l’AFP pour confirmer ces propos rapportés par Viktor Orban, l’équipe de Trump n’a fait aucun commentaire.

Le magnat de 77 ans, dans un entretien avec la chaîne CNBC lundi, a qualifié le dirigeant hongrois d’« homme fort » et ajouté : « J’ai du respect pour lui ».  

L’équipe de campagne de Joe Biden a indiqué dans un communiqué que Viktor Orban « s’opposait à la démocratie » et avait « trafiqué le système politique pour rester au pouvoir. »

Donald Trump « vante constamment les mérites des dirigeants autoritaires et des dictateurs, il promet de trahir nos alliés », selon Ammar Moussa, l’un des porte-parole de cette équipe de campagne.

Viktor Orban, qui a rencontré le président russe Vladimir Poutine en septembre 2023, refuse d’envoyer tout soutien militaire à l’Ukraine et appelle régulièrement à un cessez-le-feu, convaincu que Kyiv ne peut gagner.

De même, Donald Trump pousse ses partisans au Congrès à bloquer une aide militaire américaine de 60 milliards de dollars pour Kyiv, défendue par le président Biden.