L'Angola va mener une enquête sur les cas d'enfants accusés de sorcellerie, afin d'en comprendre les causes et éradiquer ce phénomène dénoncé par le pape Benoît XVI le 21 mars lors de sa visite à Luanda, a rapporté mercredi l'agence publique Angop.

«Nous devons découvrir les raisons pour lesquelles les enfants deviennent des victimes et pourquoi ils sont accusés de sorcellerie», a déclaré la directrice de l'Institut national des affaires religieuses, Fatima Viegas, citée par l'agence.

«Nous devons mettre un terme à cela, car nous sommes quotidiennement confrontés à des informations faisant état d'enfants accusés d'être des sorciers et étant victimes d'abus de la part d'adultes», a-t-elle ajouté au sujet de cette étude qui sera menée dans les provinces de Luanda, Uige et Zaïre.

Le pape avait appelé lors de son premier voyage en Afrique les catholiques angolais à convertir leurs concitoyens qui vivent «dans la peur des esprits» et qui, «désorientés», «en arrivent à condamner les enfants des rues et aussi les anciens, parce que, disent-ils, ce sont des sorciers».

Environ 55% de la population angolaise est catholique et 25% se réfère à des croyances traditionnelles. Selon les médias d'Etat, certaines sectes pratiquent des sacrifices humains et s'en prennent aux enfants, parfois accusés de sorcellerie.

L'an dernier, à Luanda, 40 jeunes, dont des bébés, ont ainsi été retrouvés prisonniers dans des locaux de l'Eglise évangélique des guérisons traditionnelles, où ils avaient subi des sévices.