Quelque 2,7 millions de personnes sont frappées par la crise alimentaire au Niger cette année en raison de l'insuffisance des pluies, selon une enquête gouvernementale.

Quelque 2,7 millions de personnes sont frappées par la crise alimentaire au Niger cette année en raison de l'insuffisance des pluies, selon une enquête gouvernementale.

«L'enquête a montré qu'on a à peu près 20% de la population dans une situation de vulnérabilité, soit 2,7 millions de personnes réparties sur l'ensemble du territoire», a affirmé vendredi Hamani Harouna, responsable du Système d'alerte précoce (SAP, gouvernemental), sur les médias publics.

Pour éviter la catastrophe, les autorités envisagent notamment des distributions gratuites des vivres aux plus vulnérables et des ventes promotionnelles de céréales, a assuré Hamani Harouna.

Mi-octobre 2009, le gouvernement avait pourtant menacé de traduire en justice l'Association nigérienne de défense des droits de l'Homme (ANDH), une des plus importantes du Niger, pour avoir cité un rapport officiel non encore divulgué, selon lequel 2,6 millions de Nigériens pourraient subir cette année une crise alimentaire en raison d'une faible pluviométrie.

Ces données «sont fausses» et «il n'y a pas de désastre qui s'annonce», avait alors martelé Kassoum Moctar, le porte-parole du gouvernement, accusant les Ong de «ternir l'image» du Niger et de lever des fonds à leur seul profit auprès d'institutions internationales sous prétexte de combattre la crise.

Selon l'ANDDH, qui avait demandé au gouvernement «d'anticiper pour gérer la crise qui s'annonce», 5 des 8 régions du pays seraient concernées par cette crise: Tahoua, Tillabéri et Dosso (ouest), Zinder et Maradi (centre-sud).

«Il y a des zones où les récoltes sont bonnes. Il y en a aussi où les paysans n'ont pas du tout semé, où rien n'a poussé en raison de la sécheresse», avait également expliqué sur les médias privés le président de l'Organisation des paysans nigériens, Djibo Bagna.

En 2005, quelque 3,2 millions de Nigériens avaient été frappés par une pénurie alimentaire consécutive à la sécheresse et à des invasions de criquets pèlerins.

Le pire avait été évité grâce à la mobilisation de la communauté internationale.